Le consulat de Suède à Benghazi, dans l’est de la Libye, a été visé vendredi par un attentat à la voiture piégée qui n’a pas fait de victime, a annoncé à l’AFP un porte-parole des services de sécurité de la ville.
« Une puissante explosion s’est produite devant le consulat de Suède, provoquant d’importants dégâts matériels au bâtiment et au voisinage mais sans faire de victime », a déclaré à l’AFP le colonel Abdallah Zaidi, précisant ensuite que l’explosion était due à une voiture piégée.
Le consulat de Suède est l’une des rares représentations diplomatiques encore ouvertes à Benghazi, et situé dans le quartier d’Al-Fouihet, non loin du consulat d’Egypte, qui avait été visé en août par une attaque à l’engin explosif.
Mais selon M. Zaidi, le personnel du consulat était « parti en vacances depuis plusieurs jours et le bâtiment était quasi-vide ».
La multiplication des attaques visant des diplomates, en particulier occidentaux, a déjà poussé la plupart d’entre eux à quitter Benghazi, bastion de la révolution libyenne de 2011.
L’attaque la plus spectaculaire avait visé le consulat américain le 11 septembre 2011, provoquant la mort de l’ambassadeur américain Chris Stevens et de trois autres Américains.
Ces attentats, souvent attribués à des islamistes extrémistes, n’ont jamais été revendiqués.
L’attentat contre le consulat de Suède n’a pas été revendiqué dans l’immédiat. Il intervient quelques jours après la capture à Tripoli d’un responsable d’Al-Qaïda par un commando américain.
Cette opération a provoqué la colère de groupes d’anciens rebelles et de partis politiques et mis dans l’embarras le gouvernement libyen, qui a évoqué un « enlèvement » et a affirmé ne pas en avoir été informé à l’avance.
Mardi, les autorités libyennes ont enjoint les Etats-Unis de lui remettre immédiatement le responsable d’Al-Qaïda arrêté, Abou Anas al-Libi.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition peinent à rétablir l’ordre dans le pays, face à la multiplication de milices armées aux différentes idéologies et motivations.
Ces groupes armés, formés pour la plupart par des ex-rebelles ayant combattu l’ancien régime de Mouammar Kadhafi en 2011, comblent le vide en matière de sécurité laissé par un État en déliquescence.
Les autorités ont jusqu’à présent échoué à former une police et une armée professionnelles et ont même donné une légitimité à plusieurs de ces milices en leur confiant des tâches relatives à la sécurité.
Mais l’Etat n’a plus aucun contrôle sur ces milices dès que l’intérêt de ces dernières est en jeu.
Ainsi, le Premier ministre libyen Ali Zeidan a été enlevé jeudi et détenu durant plusieurs heures par des ex-rebelles dont les motivations sont encore inconnues.