Le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine (MMEIA) en collaboration avec l’Organisation internationale pour la migration (OIM), a procédé au rapatriement de 156 Maliens en provenance de Tripoli, capitale de la Libye, le mardi 12 février 2019.
Le MMEIA, en partenariat avec l’OIM, poursuit sa série de rapatriement de Maliens en difficulté à l’étranger. Hier, un groupe de 156 personnes a regagné le bercail aux environs de 22 h. Après leur descente d’avion, ils ont été conduits à la Maison des Maliens de l’extérieur à Niamakoro, en Commune VI.
Selon Moussa Aliou Koné, chef de cabinet du MMEIA, au total, ils étaient 163 migrants inscrits à l’ambassade du Mali à Tripoli, mais ce sont 156 personnes qui ont accepté de monter à bord et les sept autres ont refusé de revenir au Mali.
Pour lui, plusieurs facteurs peuvent expliquer ces refus. « Il y a des gens parmi eux qui sont peut-être endettés et d’autres n’ont rien. Donc, ils ont honte de revenir les mains vides. Du coup, ils préfèrent rester dans la galère en Libye »,a expliqué le chef de cabinet.
Dans ce premier convoi organisé cette année en provenance de la Libye, trois migrants ont été libérés des centres de détention et les autres résidaient à Tripoli et environs. On y compte 135 hommes, dix femmes, huit enfants, trois bébés, pas de blessé ni de malade.
Agée de 23 ans, originaire de la région de Sikasso, Mme Sanata Konaté est heureuse d’avoir refoulé le sol malien. En larmes, elle raconte son périple : « J’ai fait 3 ans en Libye et j’ai été trois fois en prison. Là-bas, ils violent les femmes. Ils nous ont frappés. Femmes et hommes, subissent tous le même sort. On ne mangeait jamais à notre faim. Je remercie Dieu pour avoir pu regagner Bamako avec mon enfant. Je regrette mon mari qui est toujours bloqué là-bas ».
A 31 ans, Moriba Diarra, originaire de Kaarta, dans le cercle de Kita, affirme avoir aussi vécu l’enfer en Libye. « J’ai fait de la prison à Tripoli. Pendant cinq ans, j’ai eu des difficultés énormes. J’ai tout perdu. Les milices libyennes ont pillé ma maison. Elles ont volé tout ce que j’avais (argent, nourriture, vêtements) et même mon patron aussi ne m’a pas payé pendant des mois. Il m’obligeait à travailler », explique-t-il, avant de solliciter l’appui technique et financier des autorités pour lancer son busines au Mal. Peintre de formation, il veut pratiquer ce métier au Mali afin de pouvoir nourrir sa femme et ses trois enfants.
Un appel entendu par le chef de cabinet du MMEIA, Moussa Aliou Koné, qui, après avoir souhaité la bienvenue aux migrants retournés volontairement, a rappelé le rôle de son département qui est aussi de faciliter leur réinsertion socio-économique. « Après l’opération de retour, nous travaillons avec l’OIM pour soutenir les migrants dans leur réinsertion socio-professionnelle », a-t-il indiqué.
La rédaction