De nos recoupements auprès des sources proches du plaignant, Papa Sadio Traoré, un agent de la BDM-SA, il ressort que c’est un protégé de Hamadoun Bah, également agent de la BDM-SA du nom de Daouda Diarra qui aurait été le premier à ouvrir les hostilités judiciaires. “C’est Daouda Diarra qui a été le premier a porter plainte contre Papa Sadio auprès du tribunal de la commune III pour trouble à l’ordre public dans le cadre de leur activité syndicale ; car pour Daouda, le fait qu’il soit désigné par le Synabef comme secrétaire général du comité syndical de la BDM-SA personne d’autres n’a droit au chapitre dans le cadre d’une activité syndicale, or il a été désigné par le Synabef contrairement à Papa Sadio qui a été élu par les agents de la BDM-SA”, explique une source proche de Papa Sadio qui insiste que même demain si on organise une assemblée générale à main levée entre les deux, c’est Papa Sadio qui sortira vainqueur au détriment du candidat soutenu par le Synabef.
La même source de poursuivre que Papa Sadio s’est servi de cette plainte introduite contre lui au niveau du tribunal de la commune III par Daouda Diarra pour assigner en justice Hamadoun Bah, non moins secrétaire général du Synabef.
“Car, lorsque Papa Sadio et son avocat ont eu connaissance du dossier contre eux au niveau du tribunal, ils se sont rendus compte que les plaignants ont usé du faux pour mettre en place le bureau de Daouda Diarra. Pour preuve, dans leur document, ils ont écrit noir sur blanc que le bureau de Daouda a été mis en place au mois de septembre 2023 comme on peut aisément le voir dans le procès-verbal de renouvellement. Cependant, la lettre d’information de la mise en place de ce même bureau que le Synabef a adressée à certaines structures comme l’UNTM, la BDM-SA date d’août 2023. Ce qui n’est pas normal car, on ne peut pas informer les gens au mois d’août 2023 que le bureau a été mis en place en septembre de la même année”, a soutenu notre source. Selon laquelle, que c’est sur la base de ces incohérences sur les dates que Papa Sadio a introduit une plainte au niveau du pôle économique qui a conduit à l’incarcération de Hamdoun Bah pour faux et usage de faux.
Simple erreur de frappe ?
Du côté des proches de Hamadoun Bah, on pense plutôt à une simple erreur de frappe qu’une volonté délibérée de falsifier les documents. “C’est vrai que Daouda Diarra été porté à la tête du comité syndical de la BDM-SA au mois de septembre 2023 et dans tous les documents s’est bien écrit septembre sauf dans la lettre d’information adressée à des structures, où c’est écrit à l’entête le 12 août 2023, la personne voulait sans doute plutôt écrire le 12 septembre au lieu du 12 août. Sinon, en lisant même le contenu de la lettre, on se rend vite à l’évidence de cette erreur qui n’est nullement intentionnelle”, a précisé notre interlocuteur qui n’a pas voulu rentrer dans les détails.
Affaire pendante devant la justice
Présenté devant un juge du pôle économique la semaine dernière sur l’incohérence des dates, le secrétaire général du Synabef a été écroué pour faux et usage de faux à la prison centrale de Bamako. Une situation qui a poussé dans la même journée de mercredi, le syndicat dont il est issu à savoir le Synabef de décréter un arrêt de travail jusqu’à la libération de leur camarade. Conséquence, la presque totalité des banques, exceptée la BDM-Sa, a suivi le mot d’ordre de grève. Des stations d’essence, des assurances… avaient aussi mis la clé sous le paillasson. Cette situation était intenable à moins de 10 jours de la fête de tabaski, c’est ainsi qu’il ressort que le secrétaire général de l’UNTM Yacouba Katilé a été reçu en audience par le Chef de l’Etat Colonel Gssimi Goïta, la suite, le plaignant Papa Sadio a retiré sa plainte. Et le lundi sans grande surprise Bah a été libéré et son syndicat leva le même jour son mot d’ordre de grève. Toujours selon nos recoupements, Bah qui était défendu par 4 avocats à savoir Me Koto Traoré, Me Maxim Poma, Me Oumar Ababacar Sidibé et Me Aliou Boubacar Traoré a obtenu plutôt une liberté provisoire sans caution et sans contrôle et non une liberté définitive. Selon les mêmes sources, le dossier est toujours en instruction auprès juge du troisième cabinet du pôle économique qui a en charge l’affaire. Cette instruction selon un juriste peut aboutir à une ordonnance de non-lieu ou le cas contraire le dossier sera renvoyé au niveau de la chambre d’accusation.
Selon notre spécialiste du droit, le faux et usage de faux est un crime au regard du code pénal malien dans ses articles 101 et suivants. Déjà même si la libération du secrétaire général du Synabef a été accueillie avec ferveur et joie par ses camarades de lutte syndicale, certains par contre y voient une épée de Damoclès sur sa tête car n’ayant bénéficié que de la liberté provisoire.
En tout cas ce dossier Hamadoun Bah n’a pas encore fini de dévoiler tous ses secrets surtout quand l’accusé s’appelle Hamadoun Bah et qui est aussi face à une institution qui s’appelle justice très jalouse de son indépendance.
Kassoum Thera