MONROVIA, 16 janvier 2014 – La Cour suprême du Liberia a interdit à la ministre de la Justice, Christiana Tah, d’exercer le droit, en lui reprochant sa décision d’avoir fait libérer un journaliste condamné en 2013 pour diffamation, a appris mercredi l’AFP de source officielle.
La Cour suprême a rendu sa décision le 10 janvier. Dans un communiqué publié mercredi, la présidence libérienne a déclaré avoir “pris note” de cette décision, annonçant des “consultations” sur ses “implications”.
Mme Tah, avocate de profession, demeure toutefois membre du gouvernement et peut, de par ses attributions de ministre, agir comme procureur général et conseiller du chef de l’Etat notamment.
La ministre “est interdite d’exercer le droit au Liberia, directement ou indirectement, pour une période de six mois”, selon la décision de la Cour suprême.
La Cour l’accuse d’”outrage” à son encontre, “pour son rôle dans la libération de prison” du journaliste Rodney D. Sieh, ainsi que “pour l’affront persistant qu’elle a manifesté envers cette Cour en refusant de revenir sur sa décision”.
Rodney Sieh, directeur du quotidien privé Frontpage Africa, avait été arrêté, jugé et condamné en août 2013 pour diffamation à la suite d’une plainte d’un ex-ministre libérien de l’Agriculture. Pour dénoncer sa condamnation, M. Sieh avait observé une grève de la faim. Il avait été admis pendant plusieurs semaines dans un hôpital après une détérioration de son état de santé, avant de retourner en prison.