On savait que les discussions avec les preneurs d’otages et leur chef, Abdelkrim al-Targui, un ressortissant de Kidal lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été conduites par un proche du président du Niger, Mohamed Akotey. Mais, on ignorait que pour redorer leur blason, les leaders du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ont décidé d’accélérer le processus de libération de l’otage français, comme gage de leur changement et de leur bonne foi.
Selon nos confrères de Figaro, Mohamed Akotey, négociateur mandaté par le président du Niger et président de la filiale locale d’Areva, à l’origine de la libération des quatre Français enlevés à Arlit en 2010, s’est appuyé sur Alghabass ag Intalla, le secrétaire général du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Ce sont des hommes de ce dernier qui ont fait la navette avec les ravisseurs de Serge Lazarevic, les islamistes n’utilisant quasiment plus de téléphone par peur d’être localisés. Mohamed Akotey, Alghabass ag Intallah ou Abdelkrim al-Targui sont tous du clan des Ifoghas. « Les négociations se sont faites entre Touaregs, en famille », assure une source touareg.
Longtemps, les pourparlers ont achoppé sur les exigences des ravisseurs. Ils se sont accélérés ces dernières semaines, car « les Touaregs veulent redorer leur blason », souligne un proche du dossier.
« Il n’y a plus d’étrangers dans le Nord du Mali. Tous les jihadistes sont touaregs et cela a mis fin au mythe d’une violence islamiste exportée. Or, certains Touaregs veulent calmer un peu le jeu en ce moment. Il est possible que les revendications aient baissé un peu », souligne cette source.
Nabila