L’Afrique a toujours été une terre de sport, et en premier lieu de football, car il est le sport le plus accessible à tout un chacun (un simple ballon suffit pour pouvoir jouer et l’on peut ensuite créer des cages avec n’importe quel objet). Les sports demandant plus d’infrastructures ont par contre pour l’instant un peu plus de mal à se développer, comme le tennis ou la natation par exemple qui nécessitent un terrain adéquat ou une vraie piscine pour pouvoir les pratiquer.
Et le poker alors ?
Mais il existe un autre sport qui, lui aussi, était presque inexistant il y a de cela encore 20 ans et qui commence enfin à arriver en Afrique : il s’agit du poker. En effet, bien que le poker ne demande aucune qualité physique exceptionnelle, si ce n’est l’endurance de devoir rester assis plusieurs heures autour d’une table sans jamais perdre sa concentration, il requiert par contre de nombreuses qualités mentales et stratégiques comme le sang-froid, la réflexion et la tactique. Ce sont ces prérequis qui font du poker un sport à part entière, et non un simple jeu. Une autre preuve est que des gens parviennent à gagner leur vie seulement en jouant au poker, alors que personne ne peut survivre en ne jouant qu’aux Dames.
Aujourd’hui, le poker est un phénomène mondial et a conquis un par un tous les continents de la planète en partant des États-Unis puis de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, avant de rencontrer le succès en Océanie, en Asie et en Amérique latine. Désormais, seule l’Afrique reste encore à conquérir, mais les premiers signes sont là et déjà quelques pays sont devenus des places fortes du poker international.
Un seul élément manque : le smartphone
Le principal obstacle à la propagation rapide du poker en Afrique provient d’abord d’un problème de matériel. Il ne s’agit pas là d’un manque de casinos, car seule une très petite proportion des joueurs se rend dans ces établissements pour jouer. Mais il s’agit plutôt d’un manque d’équipements informatiques, car la majorité des fans de poker jouent en ligne, sur leur tablette ou leur téléphone. L’essor des smartphones n’ayant pas encore atteint sa plénitude en Afrique, ceci explique en grande partie le retard du continent dans la pratique de ce jeu. Quand plus d’Africains seront équipés de smartphones, ce qui devrait se produire très rapidement au cours de la prochaine décennie, alors le monde du poker s’ouvrira désormais très facilement à eux et ils pourront rejoindre les tapis verts virtuels du monde entier.
Toutefois, le poker n’est pas mort en Afrique et deux pays notamment le font vivre de belle manière, il s’agit du Maroc et de l’Afrique du Sud. Au Maroc, visité par de nombreux touristes étrangers, les casinos sont légion et accueillent divers tournois de poker, et même des compétitions d’envergure mondiale comme les World Series of Poker ou le World Poker Tour dans ce lieu incroyable du divertissement qu’est le Casino de Marrakech, le plus fameux d’entre eux. Toutefois, ces tournois ne s’adressent qu’aux professionnels, et les autres casinos et évènements plus modestes ne sont fréquentés que par les touristes fortunés et il ne s’y trouve que très peu de locaux, si ce n’est en uniforme.
L’Afrique du Sud pour les locaux
Pour trouver des Africains jouant régulièrement au poker, c’est donc en Afrique du Sud qu’il faut aller, soit à Johannesburg, soit à Cape Town. C’est à Johannesburg que se trouvent les meilleurs casinos et les plus grands tournois, mais c’est à Cape Town que l’on peut jouer dans des endroits un peu plus détendus et dans une ambiance plus conviviale. Cet engouement du poker en Afrique du Sud explique que les 3 meilleurs joueurs de poker africains proviennent tous de ce pays, il s’agit de Raymond Rahme, Jarred Solomon et Darren Kramer, qui ont tous dépassé le million de dollars de gains au cours de leur carrière (et même dépassé les 3,5 millions de dollars pour Rahme).
D’autres pays ont aussi des établissements permettant de jouer au poker comme le Lesotho, l’Égypte, l’Ouganda, le Nigeria, le Botswana, le Cameroun, le Zimbabwe, la Namibie ou le Ghana. En attendant que le développement de l’informatique et de la téléphonie mobile n’embrase le continent pour que tous les Africains puissent, de chez eux, rejoindre la très active communauté internationale de joueurs de poker.