Les exploitants de carrières de pierre pour construction sont, aujourd’hui, entre le marteau et l’enclume. A peine de joindre les deux bouts, ils ont encore des difficultés pour mener à bord port leur travail. A cause des maisons qui sont presque contiguës à la carrière et les exigences des autorités municipales. En plus de ses deux cas, s’ajoute le fait que les fondations de la plupart des chantiers se font en ciment. Dépassés par cette situation, les exploitants de carrières artisanales sont en train de méditer sur le sort.
Une carrière est le lieu d’où sont extraits des matériaux de construction, tels que de pierre et tant d’autres. Le chantier se fait à ciel ouvert soit à flanc de coteau ou soit en fosse. L’exploitation des carrières artisanales est un secteur porteur, mais l’activité mérite d’être soutenue et réglementée.
Cette activité digne et noble est pratiquée presque dans toutes les communes du district de Bamako et environs. Les quartiers concernés sont, entre autres les carrières de Sébénicoro, Kanadjiguila, Hippodrome, Djalakorodji, Daoudabougou, et Sirakoro Méguétan. Aujourd’hui, les exploitants résidents de ces différents quartiers ont du mal à exercer convenablement leur travail à cause de l’un des facteurs que nous avons évoqués dans l’introduction de cet article.
A la carrière de la commune rurale de Kanadjiguila, plusieurs exploitants ont des autorisations. Cette carrière existe depuis 2000 et se voit aujourd’hui rattrapée par le lotissement. Et les exploitants craignent de se voir expulser des lieux. A l’Hippodrome, les maisons sont presque contiguës à la carrière. Ces maisons sont des constructions anarchiques. La configuration géographique du site est très dangereuse comme le reconnaissent les autorités municipales et même les exploitants. A la carrière de Dialakorodji, il y a également un problème de morcellement des espaces dégagés par les chefs coutumiers. Là aussi, la route qui mène à la carrière est très abimée. Les exploitants reconnaissent donc la dangerosité du site mais disent être obligés d’y rester, à défaut d’autre site.
En parlant des exigences des autorités municipales, nous pouvons dire que la mairie est le premier responsable de sa commune. Elle doit veiller sur le bien-être des habitants de sa commune. Elle doit aussi imposer les taxes pour le développement local de sa commune. La carrière étant une activité dangereuse à certaines distances des personnes, les autorités municipales ont l’obligation de les éloigner de la population. Mais le hic est que la mairie en délogeant les exploitants, elle ne trouve pas d’autres espaces pour eux et du coût ils sont laissés à leur triste sort. A cela s’ajoute, l’imposition des taxes communales aux exploitants qui ont la peine d’exercer correctement leur activité.
Par ailleurs, à cause des difficultés d’avoir les pierres de carrière et aussi le coût élevé du transport de ce matériel de construction, les fondations de la plupart des chantiers se font, aujourd’hui, avec du ciment. Selon les experts, les fondations avec le ciment dont les dosages sont respectés valent mieux que les fondations en pierre. Le problème des fondations en pierre, toujours selon les experts, réside à la superposition des pierres lors de la fondation et le dosage du ciment mélangé avec le sable. A cause de la défaillance dans ce travail, les fondations faites ne seront pas efficaces, a-t-il ajouté avant de conclure que les pierres jouent plusieurs rôles dans la construction des maisons.
La survie de nombreuses familles est liée à cette activité qui contribue à la valorisation des matériaux locaux de construction. Si on ne fait rien à l’endroit de ces travailleurs, plusieurs jeunes et chefs famille seront en chômage. Ainsi, les autorités municipales sont fortement interpelées pour qu’elles jouent pleinement leurs devoirs vis-à-vis de ces exploitants en soutenant et en les donner les espaces exploitables pendant des longues. Et pour pérenniser cet espace, il doit délimiter et éviter de vendre jusqu’ aux termes convenus.
Mamadou DOLO
Infosept