COMMUNIQUE N°05-2021-/CNDH-P | La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) exprime sa très vive préoccupation par rapport à la recrudescence de la violence liée aux pratiques de l’esclavage par ascendance dans la Région de Kayes, en général, en particulier, dans le Village de Bagamabougou, Commune de Madiga Sacko, Cercle de Diéma.
Sur le fondement de la Loi fondamentale et des instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels le Mali a souscrit, la CNDH :
– rappelle les dispositions de l’article 2 de la Constitution du Mali selon lesquelles « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique
est prohibée » ;
– condamne avec la plus grande rigueur les violences perpétrées sur des personnes en raison de leur soi-disant statut « d’esclave » ;
– invite le Gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à ces violences ;
– recommande aux autorités compétentes de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces abus des droits de l’Homme ;
– réitère son appel à l’attention du Gouvernement à l’effet d’initier dans les meilleurs délais un dialogue inclusif en vue de la résolution durable de la question de « l’esclavage par ascendance » au Mali, en général, dans la Région de Kayes, en particulier ;
– appelle les populations concernées à cesser tout acte de violence et, à œuvrer en faveur de la paix et de la cohésion sociale indispensable pour la jouissance effective des droits de l’Homme.
Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
Bamako, le 04/05/ 2021
Le Président
Aguibou BOUARE
Chevalier de l’Ordre National