Avec des ventes mondiales en recul de 4,9%, 2013 aura été une nouvelle mauvaise année pour PSA Peugeot Citroën qui a dû se résigner à bientôt voir entrer à son capital l’Etat et son partenaire chinois Dongfeng pour l’aider à remonter la pente.
Le premier constructeur automobile français a vendu l’an dernier 2,8 millions de voitures et de véhicules utilitaires légers à travers le monde, selon un communiqué publié lundi par l’entreprise.
C’est la troisième année consécutive de baisse, alors que PSA avait réalisé en 2010 des ventes record de 3,6 millions d’unités.
La tendance s’est toutefois inversée au quatrième trimestre “avec une hausse de 4% des ventes de véhicules montés” (c’est à dire hors vente de voitures en “kit”), souligne-t-il dans son texte.
Le groupe a beaucoup souffert en Europe, avec un repli de 7,3% à 1,63 million de véhicules écoulés, dans un marché en baisse de 1,6% seulement.
Par conséquent, sa part de marché a baissé de 12,7% à 11,94%. PSA n’a donc pas réussi à atteindre son objectif de part de marché de 13% qu’il affichait en début d’année dernière.
Il explique cette contre-performance par le fait qu’il “privilégie les canaux de distribution les plus rentables”, ce qui l’a amené par exemple à réduire ses ventes aux loueurs.
Faute d’une offre adaptée, le constructeur a aussi vu ses ventes s’effondrer de 22% en Russie, contre un repli de 5,5% pour l’ensemble du marché.
“En 2013, les lancements de véhicules adaptés au marché, les Peugeot 301 et 208 d’une part, la Citroën C-Elysée d’autre part, sont venus compléter l’offre des marques” et “ces modèles permettront au groupe de renforcer sa présence sur le marché russe en 2014”, assure-t-il. Il lui manque toutefois un 4×4 dont les Russes sont friands.
Le groupe a également cessé ses activités depuis presque deux ans en Iran, qui représentait un débouché important pour lui et où il envoyait des voitures “en kit”, assemblées sur place par son partenaire local. Résultat, ses ventes d’éléments détachés se sont taries à 1.100 unités contre 145.000 en 2012.
Citroën moins touché que Peugeot
PSA a en revanche progressé plus vite que le marché en Chine, avec 557.000 véhicules écoulés, soit 26% de plus que l’année précédente. “La Chine est le deuxième marché de PSA Peugeot Citroën après la France”, souligne-t-il, et cette année, ses ventes “devraient continuer à croître avec notamment le développement du réseau commercial sur l’ensemble du territoire et l’élargissement de l’offre”.
Le français y possède une usine avec le chinois Changan et trois autres avec Dongfeng. Ce partenariat devrait encore se renforcer avec l’arrivée prochaine de ce dernier à son capital, qui se fera en même temps que celle de l’Etat français.
Le conseil de surveillance de PSA a validée dimanche soir l’arrivée de ces deux nouveaux actionnaires dans le cadre d’une augmentation de capital d’environ 3 milliards d’euros, ont indiqué des sources proches du dossier à l’AFP.
Selon le quotidien Les Echos, ils prendront chacun une participation de l’ordre de 14%. La famille Peugeot, qui détient actuellement 25,4%, apporterait une centaine de millions d’euros pour se maintenir elle aussi à 14%.
En Amérique latine, le constructeur a vendu 7% de véhicules en plus, soit 303.000 unités. Ses ventes ont progressé de près de 12% dans le reste du monde, à 267.000 véhicules.
La proportion de ses ventes réalisée hors d’Europe a grimpé de 38% en 2012 à 42% en 2013 et PSA se dit “en ligne avec son objectif de réaliser 50% de ses ventes hors d’Europe en 2015”, selon le communiqué.
Ses deux marques n’ont pas réalisé les mêmes performances. Citroën a vu ses ventes globales rester presque stables à 2,8 millions de véhicules, tandis que celles de Peugeot ont décroché de près de 9% à 1,6 million. Citroën prévoit de lancer huit nouveaux modèles cette année.
© 2014 AFP