Les Etats-Unis ont, par la voix de leur ambassadeur à Alger, Henry S. Ensher, réitéré, hier, leurs «préoccupation» et «condamnation» du kidnapping de diplomates algériens à Gao (Mali), tout en réaffirmant leur «soutien» au gouvernement algérien dans ses efforts «constants» pour assurer leur retour en toute sécurité.
«Permettez-moi d’exprimer la préoccupation de mon gouvernement au sujet de la sécurité et le bien-être des diplomates algériens pris en otages.Les Etats-Unis condamnent fermement l’enlèvement et mon gouvernement soutient pleinement le gouvernement algérien dans ses efforts constants pour assurer leur retour en toute sécurité. Nos pensées vont aux otages et à leurs familles», a indiqué l’ambassadeur américain à l’ouverture des travaux de l’atelier régional organisé à Alger.
Sept diplomates algériens, dont le consul à Gao (Mali), Boualem Sias, avaient été enlevés le 5 avril 2012 du siège du consulat par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Sur les sept diplomates enlevés, trois ont été libérés en juillet 2012, alors que les quatre autres qui demeurent en otages seraient «en vie», selon les affirmations, maintes fois exprimées, par le gouvernement algérien.
35% des cas d’enlèvement commis en Afrique
Plus de 35% des cas d’enlèvement commis par les groupes terroristes aux fins de contre-parties financières ont été enregistrés dans le continent africain, a indiqué hier à Alger le directeur du Centre africain des études et recherches en terrorisme (Caert), l’ambassadeur Francisco José Madeira.
S’exprimant à l’ouverture de l’atelier régional sur la «réactivation du Mémorandum d’Alger portant sur la lutte contre les enlèvements et le payement des rançons», le directeur du Caert a relevé la prédominance de ces actes en Afrique, plus particulièrement dans la région du Sahel et ce, depuis que «le terrorisme international a pris une nouvelle forme avec la décentralisation d’Al Qaïda en plusieurs branches autonomes» qui «sont contraintes de chercher elles-mêmes leurs sources de financement».
«Appelées à s’adapter à leurs propres besoins, ces branches sont armées en équipements sophistiqués si bien que les polices locales ne sont plus en mesure de les combattre. Les groupes terroristes contrôlent des zones entières», a ajouté M. Madeira qui a qualifié «l’essor» de cette activité d’«industrie lucrative».
Il a expliqué le développement des activités de kidnappings en Afrique par plusieurs facteurs, notamment l’absence des infrastructures ainsi que des moyens financiers et humains, la propension élevée de la corruption et de la criminalité, le déséquilibre en matière de distribution des ressources et l’instabilité politique.
Evoquant les conséquences de ces pratiques sur les pays africains, l’ambassadeur américain à Alger, Henry S. Ensher, a estimé pour sa part, à 99% le recul de l’activité touristique dans certaines villes ayant pâti de la réputation de leur «instabilité», avec ce que cela suppose comme retombées négatives sur les perspectives de développement de ces pays, a-t-il observé.
A. Mohamed
Source: Le Temps d’Algérie