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Les syndicats de l’éducation encore dans la rue : Et ça commence à dégénérer !

La marche des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 a tourné hier mercredi 11 mars 2020 au vinaigre : l’affrontement n’a pu être évité entre marcheurs et forces de l’ordre.

 

Organisée par les syndicats de l’éducation pour exiger plus que jamais l’application de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant, cette énième marche a mobilisé, en plus des protagonistes, les responsables de la  Fédération Malienne des comités de gestion scolaire (CGS) et quelques responsables politiques.

La manifestation est partie de la Place de la Liberté au Monument de la Paix en passant par la Place OMVS. A la Place de l’Indépendance, un impressionnant dispositif sécuritaire composé des éléments de la Police nationale, la Garde nationale, et la Gendarmerie bouclait le passage menant au Monument de la paix. La situation a dégénéré rapidement. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui voulaient accéder au Monument de la Colombe.

Certains manifestants et forces de l’ordre ont échangé des projectiles, tandis que d’autres prenaient leurs jambes au cou. Une course-poursuite s’est engagée dans certaines rues entre marcheurs et agents de sécurité. De loin, on pouvait apercevoir des volutes de fumées dans le ciel. Le Boulevard de l’Indépendance était jonché de cailloux et de contenus de poubelles déversées.

Un bilan provisoire non officiel faisait état de blessés de part et d’autre. Côté force de sécurité : 2 blessés graves évacués à l’hôpital, 6 blessés légers. Coté manifestants : 8 blessés graves avec 13 cas d’évanouissement.

Joint par nos soins, le porte-parole des syndicats de l’éducation, Adama Fomba, confirme avoir annoncé aux autorités l’itinéraire de leur marche dans la déclaration faite à cette fin (Place de l’Indépendance au Monument de la paix).

Alpha Sidiki Sangaré

 

L’Etat, les volontaires et les enseignants : La tension monte, les périls aussi !

Comme alternative à cette grève paralysant le monde de l’éducation sous la houlette de la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre pour l’application de l’article 39 de la Loi portant Statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, technique et professionnel, fondamental et de l’éducation spécialisée, les plus hautes autorités ont opté de recourir à des volontaires. Du coup la tension est montée de plusieurs crans.

La continuité du service public de l’éducation serait la motivation principale de cette initiative annoncée par le gouvernement consistant à recruter 15.000 enseignants volontaires pour un contrat de six mois avec une rémunération mensuelle de 50. 000 FCFA.

Rejetée par le Collectif des diplômés de l’Institut de Formation des Maîtres et ceux de l’Ecole Normale Supérieure, cette proposition fait couler beaucoup d’encre et de salive. Des observateurs et analystes ne cachent pas leurs inquiétudes quant à l’impact de cette solution de rechange sur le système éducatif.

En effet, bien qu’elle ne signifie nullement la radiation des grévistes, a tout de même mis les syndicats signataires de l’éducation dans tous leurs états. Ils ont adressé une Lettre circulaire à tous les directeurs d’écoles pour qu’ils refusent de recevoir les volontaires considérés comme des casseurs de grève. Et d’ajouter qu’ils soutiendront les directeurs qui appliqueront ces instructions en cas de sanctions administratives.

Le » moins que l’on puisse constater est que loin de baisser, la tension est au contraire montée de plusieurs crans. Ainsi au terme de la grève de 21 jours, ‘’les très fâchés en rouge’’ ont organisé une énième marche pacifique sur l’ensemble du territoire national, hier mercredi 11 mars 2020 pour exiger l’application de l’article 39 de la Loi portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, technique et professionnel, fondamental et de l’éducation spécialisée. Il y a eu des échauffourées avec les forces de l’ordre.

Si l’on n’y prend pas garde, la situation qui dégénère sans cesse, comme en témoigne l’escalade de la violence verbale dans les réseaux sociaux, risque d’aboutir à un affrontement physique entre volontaires et grévistes dans les écoles.

Alpha Sidiki Sangaré

Le Challenger

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