La réforme de l’Union africaine (UA) a été au cœur du 29e sommet de l’organisation qui s’est terminée le 4 juillet 2017. Cette fiche d’info présente les grandes lignes des changements proposés.
En juillet 2016, à l’issue du 27e sommet de l’UA, le président rwandais Paul Kagamé s’était vu confier la mission de proposer une réforme de l’organisation continentale, dans le but de la rendre plus efficace. Le chef de l’Etat du Rwanda s’était alors entouré de neuf experts pour y travailler.
Paul Kagamé a rendu son rapport, en janvier dernier, lors du 28e sommet de l’UA. Puis en mai dernier, une réunion s’est tenue à Kigali afin de discuter des modalités de mises en œuvre de ses réformes qui portent sur quatre axes.
Se focaliser sur des secteurs prioritaires
La réforme propose de réduire les champs d’action prioritaires de l’Union africaine à quatre. Il s’agit des affaires politiques, la paix et la sécurité, l’intégration économique et de faire entendre la voix de l’Afrique sur la scène internationale.
Le document recommande également qu’il y ait une claire division du travail entre l’Union africaine, les Communautés économiques et régionales et les Etats membres.
Réaligner les institutions et organes
L’UA compte présentement 8 commissions, 11 organes, 20 comités de haut niveau, 21 départements et 31 agences spécialisées.
Pour plus d’efficacité, l’équipe de Paul Kagamé recommande un audit institutionnel de l’UA pour évaluer ses forces et faiblesses. Elle propose aussi des quotas pour les jeunes, les femmes et le secteur privé, tout comme l’évaluation du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ainsi que le Parlement panafricain (PAP). Une autre recommandation est de mettre sur pieds un corps de volontaires de l’Union africaine.
Des mécanismes de sanction proposés
Sur ce point, le président rwandais propose de réformer les méthodes de travail lors des sommets de l’UA. Le projet de réforme recommande par ailleurs de renforcer et d’appliquer le mécanisme des sanctions. L’autre proposition consiste à transformer le poste vice-président de la Commission en directeur des opérations.
L’autonomie financière, une priorité
L’autonomie financière de l’UA est une des priorités de cette réforme, avec comme objectif de garantir la souveraineté financière et donc politique de l’organisation.
A ce jour, le budget de l’UA provient à plus de 50 % des bailleurs étrangers et les programmes sont financés à 97 % par les donateurs.
Et pour permettre à l’UA d’avoir les ressources nécessaires au financement de son budget, le projet de réforme propose le prélèvement dans chaque pays d’une taxe de 0,2% sur certaines importations.
Edité par Assane Diagne