Les proches de la septuagénaire, qui «ne veulent penser qu’à une bonne nouvelle», s’activent donc de leur côté. Après plusieurs séjours en Afrique, Sébastien Chadaud-Pétronin se rendra au Niger le 28 décembre prochain «pour suivre des pistes issues de recherches personnelles». Les autres membres du comité de soutien continueront à tenter de médiatiser l’affaire et à recruter des adhérents, «pour montrer qu’il y a des gens derrière [eux]». Le tout, «tant que le gouvernement ne passera pas à l’action», martèle Arnaud Granouillac.
Un an après l’enlèvement de cette Française au nord du Mali, ses proches s’activent pour qu’elle ne soit pas oubliée.
Sophie Pétronin, 72 ans… et otage française depuis un an. Le 24 décembre 2016, à Gao (nord du Mali), des hommes armés ont kidnappé la septuagénaire, originaire de Bordeaux. Sophie Pétronin travaillait pour le compte de l’Association d’aide à Gao (AAG), visant à venir en aide aux orphelins maliens, «mais n’était pas salariée», précise son neveu Arnaud Granouillac. Pendant six mois, aucune nouvelle n’a filtré sur le sort de la ressortissante française, habitante du Mali depuis 1999.
Jusqu’au 1er juillet 2017, jour où le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans – lié à al-Qaida – diffuse une vidéo montrant plusieurs otages occidentaux, dont Sophie Pétronin. Le président Emmanuel Macron se félicite alors de cette «trace de vie», souligne que ses ravisseurs sont des «terroristes, des voyous et des assassins», et assure que «tous les services de l’État sont mobilisés pour la retrouver et la ramener saine et sauve». Mais le silence retombe.
«Nous avons été abandonnés par le gouvernement»
C’est ce silence qui inquiète le plus la famille de l’otage. «C’est une battante, ma tante, mais elle a 72 ans, souffre du palu et d’un cancer, et nous ne savons rien des conditions de sa détention», s’alarme Arnaud Granouillac auprès du Figaro. Avec son frère Lionel Granouillac, le mari de Sophie et son fils, Jean-Pierre Pétronin et Sébastien Chadaud-Pétronin, le quadragénaire a créé un comité de soutien, «Libérons Sophie». Forte de 500 adhérents, l‘association se bat «pour que Sophie ne retombe pas dans l’oubli».
Car les proches de la septuagénaire estiment avoir été «abandonnés» par le gouvernement. Arnaud Granouillac est particulièrement critique vis-à-vis des deux présidents qui se sont succédé depuis l’enlèvement de sa tante. «Dans son discours de fin d’année 2016, François Hollande n’a pas eu un mot pour ma tante, kidnappée quelques jours avant. Et depuis les insultes proférées par Emmanuel Macron envers les ravisseurs en juillet dernier, on est encore plus inquiets, on craint que ma tante n’en subisse les conséquences…».
La famille reçue par Jean-Yves Le Drian en novembre
Les neveux et le fils de Sophie Pétronin ont pourtant été reçus par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian le 22 novembre dernier. Mais malgré un entretien «chaleureux, cordial et constructif», ils n’ont constaté «aucune avancée significative» regrettent-ils. Contacté par Le Figaro, le Quai d’Orsay ne nous avait pas répondu à la première publication de cet article.