Florence Parly et Ursula von der Leyen se sont retrouvées à Bamako pour discuter de l’application de l’accord de paix et de la force anti-djihadiste du G5 Sahel.
La ministre française des armées, Florence Parly, et son homologue allemande de la défense, Ursula von der Leyen, se sont retrouvées lundi 12 novembre à Bamako pour discuter de l’application de l’accord de paix au Mali et de la force anti-djihadiste du G5 Sahel. « Il faut la coopération avec les différents groupes qui ont souscrit à cet accord de paix afin qu’on progresse », a déclaré Mme von der Leyen, dont le pays participe à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga.
« On a besoin d’avoir la connaissance et l’expérience des Maliens en ce qui concerne les conflits, qui sont non seulement des conflits avec des terroristes et la criminalité organisée, mais aussi des conflits entre différents groupes ici dans ce pays », a souligné la ministre allemande. Depuis la signature en mai-juin 2015 de l’accord de paix, les violences djihadistes ont non seulement persisté, mais elles se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
Arrivée dimanche soir à Bamako pour assister notamment à la prise de commandement par l’Allemagne de la Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM), Mme von der Leyen a été rejointe lundi après-midi par Mme Parly. « Nous souhaitions pouvoir nous retrouver au Sahel, où l’Allemagne est présente, sous des formes différentes de la France mais complémentaires », a déclaré Mme Parly à l’AFP peu avant son arrivée à Bamako, en référence notamment aux 4 500 militaires de la force française « Barkhane », qui traquent les djihadistes dans cette région.
Remettre sur pied une armée malienne
« Cette passation de commandement était une très bonne opportunité », a souligné la ministre française, qui rencontrera après cette cérémonie M. Maïga. Les deux ministres s’entretiendront ensuite avec le général mauritanien Hanena Ould Sidi, commandant de la force conjointe du G5 Sahel, organisation régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. « La communauté internationale est extrêmement attentive à la reprise des opérations de la force conjointe. Tout doit donc être fait pour que ces opérations puissent reprendre rapidement », a indiqué MmeParly.
Lancée en février 2013, dans la foulée de l’opération militaire à l’initiative de la France pour chasser les djihadistes qui contrôlaient le nord du Mali, l’EUTM, qui compte quelque 600 personnels, réunit des militaires européens de 25 pays. Elle a pour objectif de remettre sur pied une armée malienne sous-entraînée et sous-équipée en apportant une expertise dans la préparation opérationnelle, le soutien logistique, le renseignement et la formation des unités combattantes sur le camp de Koulikoro, situé à 60 km au nord-est de Bamako.