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Les ministres des Affaires étrangères de l’UE parlent d’Ukraine à Brest

En jargon européen, ça s’appelle un Gymnich, du nom de la première ville où une telle réunion s’est tenue. Les 27 ministres européens des Affaires étrangères se réunissent tous les six mois de manière informelle dans le pays qui exerce la présidence tournante. Informelle parce qu’aucune décision officielle ne peut être prise, seulement de grandes orientations. Ces jeudi et vendredi, ils sont à Brest et cherchent à faire émerger l’autonomie stratégique de l’Union européenne.

La réunion des chefs de diplomatie de l’Union a été précédée d’une session de travail avec les 27 ministres de la Défense des États-membres.

La situation au Mali et les tensions autour de l’Ukraine sont au centre des discussions des ministres des Affaires étrangères, lors de ces deux jours.

Les Européens n’entendent pas suivre la ligne de l’effacement

Pour le Mali, leur tâche est facilitée par le rôle de pointe assumé par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont ils ont choisi de suivre et d’appuyer les choix.

Pour l’Ukraine, ils veulent fixer le rôle de l’UE et récusent les accusations d’une position en retrait dans la résolution de la crise.

Les Européens ont réaffirmé qu’ils ne céderaient pas aux exigences de la Russie, qui souhaiterait une limitation du rôle et du périmètre de l’Otan.

Nous sommes en parfait accord avec les États-Unis, affirme en substance le chef de la diplomation européenne Josep Borrell : « Il est entendu que rien de ce qui concerne la sécurité et la stabilité de l’Europe ne se fera sans nous. »

Malgré ce qui a été dit ces derniers jours, nous sommes bien en contact permanent avec les États-Unis. L’UE n’est absolument pas laissée de côté. Au contraire, nous participons en continu aux discussions à travers notre relation avec les États-Unis, et cela continuera, car nous avons l’assurance que rien ne sera décidé qui concerne la sécurité européenne sans une importante coordination et participation des Européens.

C’est toute l’architecture de la défense européenne en question

La perspective d’une reprise des négociations France-Allemagne-Russie-Ukraine (« format Normandie ») est de nouveau sur la table, selon les Européens.

L’attitude russe, qui remet en cause le système de sécurité en Europe, pousse les Vingt-Sept à prendre au sérieux les questions de sécurité et de défense.

Les crises actuelles vont donc amener enfin la création de cette Europe de la défense qui joue depuis trente ans les Arlésiennes, depuis les guerres de Yougoslavie, observe notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.

L’enjeu dépasse l’Ukraine, confirme Josep Borrell. Derrière les discussions actuelles avec l’Otan, les États-Unis, mais aussi l’OSCE, c’est toute l’architecture de la défense européenne dont il est question.

« Le principe d’une force d’intervention rapide » toujours en lice

Les ministres doivent désormais enclencher à Brest les derniers travaux pour la « boussole stratégique », le livre blanc qui va tracer les orientations des années à venir et devrait être adopté en mars.

Josep Borrell s’est montré optimiste ce jeudi, y compris sur le volet d’une force rapide d’intervention de 5 000 hommes.

« Le consensus prend forme, le texte évolue, mais le principe d’une force d’intervention rapide n’est pas remis en cause. Face aux événements auxquels nous assistons actuellement, la motivation est même d’autant plus forte pour développer une telle capacité », assure-t-il.

Les discussions se passent beaucoup mieux que prévu, a même confié le haut représentant. Et si le Conseil européen du mois mars adopte la boussole stratégique, Josep Borrell promet une mise en œuvre rapide de cette force d’intervention militaire.

Source: RFI

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