Malgré l’afflux de plus en plus important de migrants venus d’Afrique et du Moyen-Orient qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer dans des conditions effroyables, l’UE a décidé de réduire ses moyens de sauvetage des naufragés. Une tragédie humaine.
Alors que de plus en plus de migrants fuyant le chaos de leur pays bravent chaque année la mer pour rejoindre l’Europe, l’Union européenne a décidé de limiter les moyens pour secourir les naufragés. En tout, ce sont 10 millions d’euros servant à subventionner chaque mois les actions de sauvetage menées par la marine italienne qui sont tout bonnement supprimés. Une goutte d’eau pour le budget européen 2014 qui s’est élevé à 135,5 milliards d’euros (crédits de paiements).
Politique au rabais
Face à l’hécatombe actuelle, un tel montant destiné jusqu’à présent à sauver des vies ne serait pourtant pas de trop. Depuis la vague du printemps arabe, 4000 personnes ont péri au cours de leur épopée périlleuse. Au total en 2014, 200000 personnes ont fuit le chaos qui règne au Moyen-Orient et en Afrique avant de débarquer sur les côtes italiennes. Soit trois fois plus qu’en 2013, selon le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés). Un afflux qui n’est pas prêt de se tarir en 2015 étant donné le chaos qui règne dans de nombreuses régions du Moyen-Orient et d’Afrique.
Qu’à cela ne tienne, au mois de novembre dernier, l’Italie a mis fin à l’opération « Mare Nostrum », chargée du sauvetage des clandestins. Lui a succédé l’opération Triton, prise en charge par l’agence européenne Frontex chargée exclusivement de protéger les frontières et non plus des patrouiller dans l’ensemble de la Méditerranée. De nombreuses voix se sont élevées contre les autorités britanniques accusées de verrouiller systématiquement la politique migratoire européenne. La Grande Bretagne met en effet tout en œuvre pour parer à tout afflux de migrants sur son territoire via Calais. Les anglais sont pourtant loin d’être les seuls à plomber la politique migratoire de l’UE. Plus discret, le ministre de l’intérieur français Bernard Cazeneuve préfère se prononcer en faveur de la réduction des moyens de sauvetage des naufragés devant de fameux éditorialistes parisiens.
source : mondafrique.com