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Les magistrats tchadiens en colère veulent rencontrer le président Déby

En grève depuis plusieurs jours, les Hommes en noir sont en grève pour protester contre la dégradation de leur situation sécuritaire notamment suite au mitraillage de la voiture d’un de leurs collègues par des gendarmes.

L’incident s’est produit le 22 mai à Doba, dans le sud du pays, alors que l’avocat transportait dans son véhicule trois de ses clients libérés par la justice. Des gendarmes tirent à balles réelles sur la voiture. Ils seront ensuite bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie.

C’est pour condamner cette agression à l’endroit d’un avocat que les magistrats ont décidé, il y a deux jours, de la “cessation de toutes activités sur l’ensemble du territoire national”.

“Nous tenons à rencontrer le président de la République pour lui présenter clairement les difficultés dans l’exercice de nos fonctions. Nous sommes quotidiennement menacés dans l’exercice de notre métier. Mais nous n’allons pas baisser les bras. Nous tiendrons nos engagements jusqu’à leur terme. Mais notre préoccupation majeure, c’est la destitution pure et simple des autorités administratives et militaires à l’origine de ce scandale et leur mise à disposition entre les mains de la justice”, explique Maître Maigangnon Athanase, batonnier de l’ordre des avocats du Tchad.

Directement visés : le gouverneur de la région du Logone orientale Adam Nocki Charfadine, ainsi que le commandant de la gendarmerie. Selon le ministre de la Justice, une équipe a été dépêchée dans la ville où ont eu lieu les faits rapportés. Il faudra, dit-il, attendre la fin de la mission pour établir les responsabilités dans cette affaire et exiger éventuellement que des sanctions soient prises.
“Le président de la République, en tant que président du Conseil supérieur de la magistrature, en tant que garant de l’indépendance de la justice, est certainement préoccupé si une telle situation se passe. Et les avocats peuvent demander à le rencontrer, c’est de bonne guerre de lui dire de vive voix leur désapprobation par rapport à ce qui s’est passé. Déjà, à mon niveau, je trouve que ce sont des choses qui ne sont pas pardonnables”, a déclaré à DW le ministre tchadien de la justice. Djimet Arabi, estime pour sa part que les avocats sont dans leur droit de vouloir rencontrer le président Déby.

Des sources proches du dossier indiquent vendredi (01.06.) en effet que le gouverneur de la région du Logone orientale, Adam Nocki Charfadine, pourrait être arrêté. Les avocats grévistes réclament pour leur part qu’il soit démis de ses fonctions.

Deutsche Welle

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