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Les leaders du Mouvement démocratique et populaire (MDP) lors de leur marche hier : « Nous demandons au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et légiférer par ordonnance »

Les présidents de trois partis politiques, à savoir : Oumar Mariko du Sadi, Aboubacar Sidick Fomba de l’ADPEM et Baïla Niang de l’UPM ont marché hier, lundi 17 février 2020, de la Bourse du travail au monument de l’Indépendance. Ils exigent du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et de légiférer par ordonnance. Aussi, réclament-ils la fin de la mauvaise gouvernance et un bilan détaillé des 1.230 milliards alloués aux FAMa.

Ils sont trois, main dans la main, à crier leur colère contre le régime IBK qu’ils qualifient d’un régime « égocentrique, prédateur et esclavagiste ». La mal gouvernance, la tenue des législatives malgré la fragilité de la situation sécuritaire, la grève des enseignants…sont les maux qui suscitent la colère de ces présidents de parti politiques, tous d’opposition.

Premier à prendre la parole devant le monument de l’Indépendance, le président de l’Alliance démocratique du peuple malien (ADPEM), Aboubacar Sidick Fomba a dénoncé la gouvernance chaotique du régime IBK. « Nous ne vivons plus dans la mauvaise gouvernance mais dans la non gouvernance », a-t-il laissé entendre.

Parlant des législatives, Fomba tape sur le régime IBK en déclarant : « Nous pensons que c’est insouciant et inconscient d’organiser les élections aujourd’hui pendant que nos enfants continuent de mourir, pendant que les populations civiles continuent à se déplacer…Après la convocation du collège électoral, nous avons perdu une vingtaine de gendarmes à Sokolo. Nous avons perdu des dizaines de civils à Ogossagou, le vendredi dernier. Tous les jours, nous perdons des gens. Le président de la République doit, aujourd’hui se mettre en cause ». Pour lui, la seule alternative, c’est de dissoudre l’actuelle Assemblée nationale et que le président de la République légifère par ordonnance.

Pour Baïla Niang, le seul objectif, pour le pouvoir en place en organisant  les élections législatives, c’est de sauver le système mis en place en 1992. « Qu’ils(les gouvernants) nous disent où est-ce qu’ils feront ces législatives pendant que les attaques se multiplient, pendant que les populations continuent à se déplacer de leurs localités », a-t-il martelé.

Pour sa part, l’honorable Oumar Mariko, président du Sadi a, d’entrée de jeu, expliqué leur décision de marcher à trois seulement. « Nous sommes sortis à trois pour mieux communiquer. Nous voulons montrer au peuple malien qu’on n’a pas besoin de faire sortir des millions de personnes pour faire entendre sa cause. Nous voulons que chaque Malien s’interroge sur le présent et l’avenir de ce pays. Nous voulons aussi, par cette stratégie, montrer à ceux-là qui dépensent des millions pour faire sortir une foule et qui, après négocient avec le pouvoir des postes de responsabilité, que nous n’avons pas besoin d’aller acheter des consciences pour marcher », a expliqué le député élu à Kolondièba.

Se prononçant sur la situation sécuritaire du Mali, Oumar Mariko crie à « un complot national et international pour liquider l’État nation ». Il accuse, à ce niveau, le Président IBK d’avoir trahi le Mali. « En 2013, Ibrahim Boubacar Keita a fait usage de sa nationalité malienne pour devenir président de la République. Dès qu’il s’est installé au pouvoir, il fait maintenant usage de sa nationalité de France pour liquider le Mali, pour que les puissances étrangères puissent faire de notre pays un pays complètement morcelé », a révélé le président du Sadi, contestataire de la politique française en Afrique, au Mali en particulier.

Oumar Mariko aborde la question des législatives dans le même sens que ses deux collaborateurs. Il estime que le régime organise les législatives dans ces conditions uniquement pour « nommer » les députés. « C’est pour compiler des députés qui ne seront pas des députés élus. De ces élections sortira une Assemblée nationale plus illégitime que d’aujourd’hui », a-t-il déclaré avant de demander à ce que « l’Assemblée nationale soit  dissoute et que le président de la République légifère par ordonnance».

Le soutien du MDP  aux enseignants

Cette marche a été l’occasion pour les présidents des trois partis politiques d’apporter leur soutien aux enseignants grévistes. « Nous soutenons les enseignants. Nous demandons l’application strict de l’article 39 de leur statut », a déclaré Aboubacar Sidick Fomba. Quant à Oumar Mariko, il va loin en laissant entendre :« Nous estimons qu’au-delà de l’article 39, il y a l’école malienne qui doit être sauvée ». Même concernant le pourrissement de plusieurs  domaines dont l’éducation , Oumar Mariko tance les gouvernants de 1992 : « De 1992 à nos jours, ces bandits au pouvoir, ces prédateurs, ces cadres extravertis de la République malienne au pouvoir ont liquidé tout ce qui est  public dans notre pays. Ils ont liquidé le système de santé publique, ils ont liquidé le système d’éducation publique… », a-t-il laissé entendre.

Il faut rappeler que le MDP a, avant la marche pacifique, demandé le report des législatives au cours d’une conférence tenue la semaine dernière.

Boureima Guindo

Source: Journal le Pays- Mali

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