L’Organisation des Ingénieurs Conseils du Mali (OICM) accueille ses homologues de la Fédération Internationale des Ingénieurs conseils (FIDIC) et du Groupe des Associations Africaines Membres (GAMA) à Bamako du 6 au 9 mai 2018. « Aligner le rôle des Ingénieurs Conseils à la vision du développement des Infrastructures en Afrique », c’est le thème de cette 25èmeconférence annuelle qui se tient pour la première fois dans un pays francophone en Afrique, le seul membre francophone de la zone UEMOA.
Tous les 16 pays africains membres de GAMA ont répondu présents à ce rendez vous annuel de la FIDIC qui compte au total 104 membres. Comme un défi, le thème de la 25ème conférence répond aux aspirations à la fois des autorités et des organisateurs. En effet, « l’Afrique est à la croisée des chemins », selon Marie Diallo, présidente de l’OICM et il faut donc des « infrastructures résilientes et intelligentes », pour réaliser la contribution des Ingénieurs Conseils au développement du continent, note Lassina Diallo, président du comité d’organisation.
Les défis à relever sont donc nombreux, pour permettre à la profession d’atteindre ses objectifs. Il faut désormais concilier les impératifs du développement durable et la préservation de l’environnement. Les Ingénieurs Conseils, pas seulement en Afrique mais à travers le monde doivent aussi compter avec les risques liées au changement climatique et l’accélération du rythme de réalisation des infrastructures. Un rythme d’autant plus accéléré, que souvent dès la signature du contrat les travaux accusent un retard, relève Moncef Ziani vice président de FIDIC. A ces défis s’ajoutent l’urbanisation galopante et les nouveaux modes de signature de contrats, que sont notamment les Partenariats Public Privé (PPP).
Avec des investissements atteignant 7000 milliard de dollars par an dans le monde, la demande d’ingénierie est estimée à environ 500 milliards de dollars. Mais avec une forte concurrence et « la pression des honoraires », les Ingénieurs Conseils doivent souvent faire face à des clients qui « privilégient l’argent à la qualité », note le vice président de FIDIC. Il se réjouit tout de même des réponses innovantes que l’organisation déploie pour faire face à ces défis avant d’insister sur l’importance de l’ingénierie, car « le niveau de développement d’un pays peut se mesurer au niveau d’ingénierie. »
Pour améliorer la qualité de la prestation des professionnels du secteur, il faut mettre un accent sur notamment la formation continue, selon la présidente de l’OICM. Car pour combler le déficit que connaît l’Afrique en matière d’investissements dans les infrastructures, il faut passer à 100 milliards de dollars par an, au lieu de 43 actuellement. Et pour ce faire, il faut responsabiliser les Ingénieurs, selon la responsable de l’OICM.
Une initiative à laquelle les autorités entendent contribuer. Pour la ministre de l’Équipement et des infrastructures Madame Traoré Seynabou Diop, le nouveau projet de loi régissant la profession, qui doit être adoptée bientôt par l’Assemblée nationale « prendra en compte les problèmes des Ingénieurs .» Dans un pays en chantier comme le nôtre, « les Ingénieurs Conseils sont au cœur du développement, avec des infrastructures de qualité, base du développement », précise t-elle.
Un avis partagé par son homologue des Mines et du pétrole, le Professeur Tiémoko Sangaré , qui a invité les participants à insister sur deux points que sont « le respect des normes et la prise en compte du changement climatique », avant d’ajouter que les Ingénieurs Conseils sont « au début et à la fin et sont garants de la qualité. »
Journal du mali