Cela faisait huit ans depuis 2012 que l’Armée malienne, même en portion congrue, n’avait pas mis pied à Kidal. Elle n’était pas la bienvenue jusqu’à ce jeudi 13 février 2020. Une date qui restera longtemps gravée dans les annales, comme historique dans le processus de paix au Mali.
Cela se justifie largement, car la question de l’absence des symboles de l’Etat du Mali dans la ville de Kidal a fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Récemment, cette question est revenue au centre des débats lors du dialogue national inclusif. D’ailleurs, le retour de l’armée à Kidal a été une des recommandations phares de cette assise nationale et démocratique. C’est pourquoi le gouvernement malien, sous les instructions du président de la République, dans le souci de préserver l’intégrité de son territoire et du peuple malien, a tout mis en œuvre pour la reconquête de Kidal. A ce jour, il y’a lieu de s’en féliciter, car les FAMA ont bel et bien signé leur retour à Kidal, la terre malienne.
En effet, le déploiement d’une force mixte dite armée reconstituée composée à la fois d’hommes de l’armée régulière (les FAMa) et d’anciens combattants des deux principaux groupes armés touaregs, la CMA et la Plateforme, des mouvements signataires d’Accord d’Alger était prévu dans les Accords d’Alger de 2015. Faut-il, aussi signaler que ce déploiement a été possible grâce à l’implication de toutes les parties et à l’accompagnement des Casques Bleus de l’ONU.
La rentrée de ce bataillon reconstitué de l’armée à Kidal, a d’abord été annoncée par la commission technique dans le cadre de sa 46ème session. Après le départ à Gao du convoi de l’armée reconstituée, le lundi 10 février, son arrivée saine et sauve était considérée comme incertaine par plus d’un, à cause de la multiplication des attaques terroristes ces derniers temps. Ainsi, sous l’escorte des casques Bleues de l’ONU, les Fama sont bien arrivés à Kidal, le jeudi 13 février après 72 heures de trajet. A leur arrivée, ils ont été et accueillis par le Gouverneur de la région de Kidal .
Cet acte plus que salutaire des autorités maliennes qui ont su mettre l’intérêt suprême de la nation en avant, permettra de faire taire les mauvaises langues. De surcroit, donner plus d’espoir aux Maliens pour une cessation définitive des hostilités.
Pour la société civile de Kidal, elle considère le retour de l’Armée malienne comme une première étape décisive franchie dans la résolution de la crise sécuritaire. D’après elle, il ne s’agit pas du retour de l’armée seulement, il faut également le retour de l’administration, des services sociaux de base, la réouverture des écoles, des hôpitaux, des infrastructures, de l’électricité et de l’eau.
A signaler qu’une équipe technique composée de médecins, infirmiers, mécaniciens, et spécialistes de la transmission fait partie du bataillon. La paix est un long processus, le devoir incombe de saluer chaque étape menant au bout de ce processus.
Par Maïmouna Sidibé
Source: Journal le Sursaut-Mali