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Les étudiants victimes des fraudes financières des responsables universitaires : plus de 4 milliards de perte constatée et une gestion calamiteuse de 5,73 milliards de FCFA (Vérificateur Général)

Selon Amadou Ousmane Touré, le Vérificateur Général, avec un tel gâchis de ressources financières, les étudiants « sont condamnés à ne pas recevoir un enseignement de bonne qualité ».

 

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Le vérificateur vient de rendre public des rapports aux révélations fracassantes en matière de fraude financière dans nos universités. Ils font suite à des missions de vérification financière portant sur les opérations de recettes et de dépenses effectuées par les Universités de Bamako et de Ségou.

Ces vérifications couvrent les périodes 2011, 2012 et le 1er trimestre 2013 pour l’Université de Ségou et 2010, 2011 et 2012 pour l’Université de Bamako, bien avant sa scission en quatre universités distinctes.

Les universités maliennes ont bénéficié d’importantes Subventions de la part de l’Etat.

Pour l’Université de Bamako, l’Etat a consenti à injecter au total 35,06 milliards de FCFA, soit une moyenne annuelle de 11,68 milliards de FCFA ; en plus des recettes propres qu’elle génère elle-même. Quant à l’Université de Ségou, les subventions de l’Etat se totalisent à environ 3,63 milliards de FCFA.

Cependant, selon Vérificateur Général, ces efforts financiers de l’Etat contrastent « avec les dysfonctionnements importants relevés en termes d’insuffisances et d’irrégularités financières, aussi bien dans le processus de contrôle interne et dans la collecte des recettes, que dans l’exécution des dépenses. »

Les pertes découlant de ces irrégularités se chiffrent à plus de 4 milliards de FCFA.

Pour l’Université de Ségou, la quasi-totalité des irrégularités financières décelées sont dues à la fraude. Elles se chiffrent en tout à 1,73 milliard de FCFA dont 1,72 milliard au titre de la fraude. Cette somme représente plus de la moitié de l’ensemble de la subvention accordée par l’Etat à cette l’université.

Un Exemple : l’Université a ordonné le paiement de 878,01 millions de FCFA pour des livraisons et des prestations non effectuées. En outre, elle a, par contrats simplifiés, effectué d’autres dépenses fictives comme dans le cadre de l’installation et de l’entretien des réseaux téléphonique, informatique et de connexion à internet dont le montant total, qui s’élève à 41,93 millions de FCFA, a été intégralement payé. La preuve de l’existence ou de l’utilisation des différents matériels objets du contrat n’a pas été fournie à la mission de vérification.

Les irrégularités révélées à l’Université de Bamako ont coûté à l’Etat et aux contribuables des pertes financières se chiffrant à 2,40 milliards de FCFA dont 533,83 millions de FCFA au titre de la fraude. (Hors irrégularités sur la gestion des heures supplémentaires)

Il faut entendre par fraude, « des montants dus mais non perçus en raison notamment d’usage de faux, de détournement, de dépenses sans pièces justificatives. »

Un Exemple : dans le cadre du paiement d’une prestation de service, l’Université de Bamako a payé les frais d’aménagement du jardin de la cour de la Faculté des Sciences et Techniques avec une facturation du sac de ciment à 35 000 FCFA l’unité, malgré le rejet de l’engagement par le Contrôleur Financier.

La gestion hasardeuse d’un montant de 5,73 milliards de FCFA accordé par l’Etat à l’Université de Bamako au titre des heures supplémentaires.

Sur la période 2010-2012, l’Etat a consenti à l’Université de Bamako un montant de 5,73 milliards de FCFA au titre des heures supplémentaires dont la gestion n’a été entourée d’aucun texte juridique. Selon le Vérificateur Général, rien ne prouve l’effectivité de ces heures supplémentaires. La distribution de cet argent s’est donc faite sur des bases totalement subjectives.

Un Exemple : un Doyen de Faculté a pu bénéficier de 56 heures supplémentaires par semaine pendant 36 semaines, soit 11 heures supplémentaires par jour, et ce, malgré ses obligations administratives quotidiennes et ses travaux de recherches. Il y a lieu de rappeler que ces frais d’heures supplémentaires sont versés aux bénéficiaires sans prélèvement des Impôts y afférents.

Pour le Vérificateur Général, (et il n’est pas le seul à le penser), « les conclusions de cette vérification appellent à une prise de conscience générale dans le sens où il n’est pas rare d’entendre la population active se plaindre du niveau de nos étudiants. Avec un tel gâchis de ressources financières, ils sont condamnés à ne pas recevoir un enseignement de bonne qualité. »

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