Les experts du Comité africain sur les droits de l’homme et le bien-être des enfants sont en conclave à Bamako depuis le 23 avril dernier. L’objectif de ces assises pour le compte de la 31ème session est de permettre aux pays signataires de la Charte africaine des droits de l’homme et du bien-être des enfants, de faire le point de la situation des droits des enfants africains. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre des droits de l’homme, Me Coulibaly Kadidia Sangaré, avec à ses côtés le patron de la Mi-Sahel, M. Pierre Buyoya et l’ensemble des experts du comité.
La Charte africaine des droits de l’homme et du bien-être des enfants est un cadre normatif permettant d’engager la responsabilité des Etats afin de faire respecter les droits fondamentaux des enfants. Il s’agit donc au cours de ces assises de faire le point de la situation des droits des enfants et dégager les perspectives d’avenir.
Le chef de la mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Mi-Sahel), M. Pierre Buyoya, a noté des avancées en ce sens que le Comité africain sur les droits de l’homme et le bien-être des enfants a mené avec succès de nombreuses activités sur des questions pertinentes relatives aux droits de l’enfant. « J’apprécie particulièrement les efforts fournis par le comité visant à assurer que les Etats membres restituent la Charte africaine des droits de l’homme et du bien-être de l’enfant et rendent compte de sa mise en œuvre », a déclaré M. Buyoya. Malgré ce satisfecit, le patron de la Mi-Sahel dénonce la non ratification de la Charte par certains pays africains. « Au nom de la commission de l’Union africaine, je voudrais sincèrement encourager les Etats membres qui n’ont pas encore ratifié la Charte à le faire et à s’acquitter de leur obligation de rendre compte de la situation de sa mise en œuvre ».
La situation des enfants du continent africain est loin d’être satisfaisante
Pour Pierre Buyoya, la situation des droits de l’enfant en Afrique est préoccupante. « La situation des enfants du continent africain et de leurs droits est loin d’être satisfaisante. Le mariage des enfants est une réalité pour des millions d’enfants en Afrique. Il est triste d’apprendre que sur les 20 pays du monde qui présentent le taux le plus élevé du mariage des enfants, 15 se trouvent sur le continent africain. Malgré le fait que la scolarisation gratuite et obligatoire soit reconnue et que des mesures d’intervention telles que les lois et politiques aient été adoptées, les enfants en Afrique, particulièrement ceux issus des familles défavorisées sont nettement exclus de l’enseignement primaire et secondaire », regrette M. Buyoya.
Le ministre des droits de l’homme, Me Coulibaly Kadidia Sangaré, dira que l’adoption de la Charte africaine des droits de l’enfant et l’adhésion massive des Etats ont changé radicalement la vision des Etats et des organes continentaux sur la problématique des droits de l’enfant. « En ratifiant la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, le Mali a pris l’engagement de veiller à la protection des enfants en assurant leur accès aux besoins sociaux de base. Au cours de ces dernières décennies, notre pays a consenti des efforts considérables afin de renforcer nos institutions chargées de la question de l’enfance malgré la crise que nous traversons », a déclaré le ministre.
Evoquant les efforts du Mali, Me Coulibaly Kadidia Sangaré a indiqué que le Mali compte parmi les pays qui ont réalisé une réduction significative de la morbidité et de la mortalité infantiles.
Des progrès ont également été enregistrés quant à l’accès de nos enfants à l’enseignement primaire. Et d’ajouter que le taux net de scolarisation des filles a franchi le seuil des 75% dans les écoles primaires.
Elle a souligné la nécessité de coopération entre les institutions et les mécanismes pour servir tous les enfants, en particulier les groupes vulnérables et marginalisés, surtout ceux victimes de conflits armés.
DT Konaté
Le challenger