Le ministère de la Sécurité et de la protection civile a publié un communiqué, le mardi 28 août 2018, dans lequel il dit avoir remis Paul Ismaël Boro et Moussa kimbiri, deux soutiens au candidat Soumaïla Cissé, adversaire du président Ibrahim Boubacar Keita au second tour de la dernière élection présidentielle de notre pays, à la Brigade d’investigations de la gendarmerie du camp I. Ces arrestations sont survenues après la contestation populaire de l’opposition pour contester la réélection proclamée du président sortant pour un nouveau mandat.
Suite à l’enlèvement de Paul Ismaël Boro dans la nuit du 26 aout 2018 chez lui par des hommes armés, cagoulés, arrivés à bord de véhicules non immatriculés, toute la classe politique ainsi que la société civile s’étaient indignées de cet acte que beaucoup qualifient de méthode pour le régime de neutralisation des opposants politiques. Pour affirmer leur mécontentement face à cette situation, une grande marche en son honneur a été prévue par les opposants au régime pour le samedi 1er septembre 2018 à la place de la Liberté.
Indifférent à toute critique et sans chercher à donner des explications préalables, le régime va jeter son dévolu sur Moussa Kimbiri, lui aussi arrêté pratiquement dans les mêmes circonstances, le mardi 28 aout 2018. C’est la publication d’un faux communiqué sous la signature du ministère en charge de la Sécurité qui fera sortir le régime de son silence et fournir un vrai communiqué expliquant les raisons de l’arrestation de ces hommes.
C’est ainsi que, dans son communiqué, le ministère de la Sécurité fera part de sa méconnaissance du faux communiqué publié la veille, tout en informant l’opinion nationale et internationale que les deux hommes arrêtés étaient interpelés par la Sécurité d’Etat pour motif de déstabilisation des institutions de l’État. Selon le même communiqué du ministère de la Sécurité et de la protection civile, les deux hommes seraient, à la date d’aujourd’hui, à la disposition de la Brigade d’investigation de la gendarmerie du camp I.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays