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Les belligérants du sud-soudan en Tanzanie pour des pourparlers

Le président tanzanien recevait lundi à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, son homologue sud-soudanais Salva Kiir dans le cadre d’efforts visant à mettre fin au conflit qui ravage le Soudan du Sud depuis dix mois, selon une source diplomatique tanzanienne.

Jakaya Kikwete president tanzanien republic tanzanie

Jakaya Kikwete a rencontré dimanche l’ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar, a indiqué à l’AFP Mabior Garang, porte-parole de la délégation de M. Machar qui a pris mi-décembre la tête d’une partie mutinée de l’armée, qui affronte les troupes gouvernementales loyales au chef de l’Etat.

Selon le programme officiel, consulté par l’AFP, MM. Kiir et Machar devraient signer lundi soir un « accord de principe » pour l’unité du SPLM, l’ex-rébellion sudiste devenue le parti au pouvoir à Juba. C’est la rivalité entre les deux hommes au sein du SPLM qui a débouché sur le conflit actuel.

« Nous convenons du principe de l’unité » du SPLM, a expliqué M. Garang à l’AFP. « Après la signature, les pourparlers seront ajournés et reprendront » plus tard « pour des discussions en détail et les modalités », a-t-il ajouté.

Les pourparlers entre les belligérants sud-soudanais, qui se déroulent sans véritable avancée depuis janvier à Addis Abeba sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (Igad), organisation est-africaine assurant la médiation, ont été à nouveau ajournés début octobre, après plusieurs précédentes interruptions.

Les négociations à Arusha ont été organisées à l’invitation du président tanzanien.

« Nous espérons que quelque chose sortira d’Arusha », a déclaré lundi le porte-parole sud-soudanais du ministère des Affaires étrangères, Mawien Makol, alors que le président Kiir s’envolait pour Arusha.

Si MM. Kiir et Machar se rencontrent effectivement lundi soir, ce sera leur premier face à face depuis la signature fin août à Addis Abeba d’un énième cessez-le-feu, pas plus respecté que ceux précédemment signés dans la capitale éthiopienne.

Les deux ennemis, sous intense pression diplomatique, notamment des Etats-Unis et de l’ONU qui les ont menacés de sanctions, s’étaient également engagés en juin à former un gouvernement d’union nationale d’ici au 9 août, délai largement dépassé sans qu’un accord ait été trouvé à ce sujet.

Avant d’interrompre les pourparlers début octobre, l’Igad avait affirmé que la session écoulée de négociation avait « fait plus de progrès substantiels qu’aucune autre », sans toutefois citer d’avancées concrètes.

Le jeune Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011 après des décennies de guerre meurtrière et destructrice contre le régime de Khartoum. Il a plongé le 15 décembre dans un conflit interne lorsque des combats ont éclaté au sein de l’armée sud-soudanaise, minée par des dissensions politico-ethniques sur fond de rivalité entre MM. Kiir et Machar à la tête du régime.

Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes ont été tuées durant les combats et les massacres ethniques et atrocités contre les civils qui les accompagnent, et près de deux millions de personnes ont été chassées de elles par les violences depuis mi-décembre.

Environ 100,000 personnes s’entassent à travers le pays dans des conditions épouvantables dans des bases de l’ONU surpeuplées et inondées, craignant d’être massacrées à cause de leur appartenance ethnique si elles en sortent.

Les organisations humanitaires mettent en garde depuis plusieurs mois contre un risque croissant de famine si le conflit se poursuit, alors que la situation alimentaire dans le pays est déjà très grave.

AFP

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