« J’aimerais bien être fier de l’ORTM », c’est l’intitulé d’une enquête sur l’utilisation et l’image de la chaîne de télévision nationale au sein de la population de Bamako.
Dans un contexte de post-crise au Mali, les médias jouent un rôle clé dans l’éducation, la promotion de la paix et la réconciliation nationale– non seulement en radio, source d’information indispensable pour la population entière du pays qui est en majorité analphabète, mais aussi à la télévision, surtout la chaîne nationale ORTM, qui couvre pratiquement toutes les régions du Mali. Depuis mai 2013, “Media in Coopération and Transition (MiCT) travaille en étroite collaboration avec ORTM, afin d’améliorer la qualité du programme et renforcer les capacités du personnel, et notamment de l’équipe du journal télévisé. Cette initiative a été soutenue par le ministère allemand des Affaires étrangères.
L’étude a été rendue publique le mercredi dernier lors d’une cérémonie présidée par Mahamadou Camara, ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication en présence de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, Günter Overfeld, du représentant résident de la Fondation Friedrich-Ebert, Jan Fahlbush, du directeur général de l’ORTM, Baly Idrissa Sissoko.
Les questions portaient sur l’utilisation de la télévision en général, sur l’image et la réputation de la chaîne au sein de la population, etc. Sur 1400 personnes interrogées à Bamako, 80% regardent la télévision nationale, 35% la jugent crédible et plus de 50% de la population croient en son indépendance contre 10%, a expliqué le diplomate allemand. Selon l’analyse, la chaîne de premier choix n’est pas systématiquement la chaîne la plus fiable. En effet, bien que 40 % des interviewés aient mentionné l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) comme étant leur chaîne de premier choix, seulement 30 % lui font confiance.
Des réformes en cours
La réforme de l’ORTM a été au menu des échanges. Elle se fera en trois phases et concernera entre autres, le renforcement des équipements et les capacités des techniques, le changement de statut, l’adaptation de la grille des programmes aux préoccupations des téléspectateurs. « Nous sommes résolument engagés à faire cette réforme » a dit le ministre Mahamadou Camara. Pour le directeur de l’ORTM, c’est seul le soutien politique qui pourra améliorer la qualité. « Nous travaillerons pour que le Malien dise, je suis fier de l’ORTM » a-t-il indiqué.
En raison des restrictions budgétaires, l’enquête a seulement couvert la capitale mais la deuxième phase de l’étude concernera tout le pays.