Après une attaque terroriste fin juin 2018 contre le quartier général des forces de cinq pays du sahel à Mopti (centre du Mali), il a été décidé d’installer provisoirement le siège de la force antiterroriste à Bamako. Une décision que contestent les habitants de la capitale. Reportage. Nous sommes au pied d’une colline de Bamako, siège du G5 Sahel. Impossible d’avancer, la route est barrée. Un manifestant explique : « La route a été barrée juste pour dire non au G5 Sahel dans les quartiers résidentiels, au sein de la population. » Le quartier général du G5 Sahel à Bamako, ça ne plait pas aux riverains. « Ils sont venus ici pour prendre les populations comme bouclier, afin de se défendre contre les terroristes, nous nous disons non, s’emporte un autre manifestant.
Quand on va les laisser, il va y avoir déflagrations de bombes à Bamako. » Pour une responsable de l’association des épouses de militaires maliens, la place du G5 Sahel est sur le théâtre des opérations : « On veut qu’ils s’en aillent pour aller au nord. » Une femme, dont le mari a été tué au front renchérit : « Ils sont venus pour la guerre, ils n’ont cas aller là où sévit la guerre, mais pas à côté de notre “colline du savoir”, en face de notre administration du pouvoir. Là, je ne comprends pas. » Décidés, les manifestants ont installé sur les lieux des bâches, des chaises. Ils resteront sur place pendant 48h.
RFI