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Les algériens refusent la dictature qui la gouverne depuis 1962

Une impressionnante vague de contestation vient d’éclore en Algérie depuis l’annonce de la candidature de Bouteflika, le 10 février 2019 à un 5ème mandat présidentiel ; une annonce que la très grande majorité d’algériens considère comme le “mandat de la honte”.

C’est pourquoi à Alger, Oran, Chlef, Bordj Bou-Arréridj, Annaba, Batna, Béjaïa, Kherata, Biskra, Tizi Ouzou, Oum El-Bouaghi, El-Tarf  ou encore à Jijel de nombreux manifestants ont battu le pavé pour dénoncer la candidature d’Abdelaziz Bouteflika  aux élections présidentielles prévues le 18 avril 2019.

Une fièvre qui a même touché les stades de football sans oublier les réseaux sociaux où un appel à manifester, le 22 février 2019, dans les 48 wilayas a été lancé pour exprimer l’opposition à ce 5ème mandat de Bouteflika, tandis que le mouvement Mouwatana  a appelé pour des actions similaires durant la journée du 24 février 2019.

Aussi, les manifestants, scandant “Pouvoir assassin”, “Bouteflika dégage”, “barra !”, “Non au 5ème mandat”, “Contre la dictature de la honte”, “Ulac smah ulac”, “Le peuple veut le changement”, ont lancé un appel au peuple algérien à se mobiliser davantage pour réussir les prochaines marches citoyennes.
Même la population Kabyle rejette majoritairement l’option du 5ème mandat pour Bouteflika et exige un changement du régime politique.
Paris a , elle aussi, connu, le 17 février 2019, un rassemblement de plus d’un milliers d’algériens sur la Place de la République, le 17 février 2019, pour crier haut et fort leur rejet de cette candidature bouteflikienne en scandant “Y’en a marre, y’en a marre de ce pouvoir”.
Face à ces manifestations, les responsables algériens ont utilisé la grossière formule des “ennemis de l’Algérie” qui misent sur un échec des futures élections présidentielles.
Cette tentative du pouvoir algérien ne cherche en fait qu’à bâillonner les voix qui n’applaudissent pas la candidature de Bouteflika et dont l’Agence France Presse (AFP) vient d’en subir le sort puisque son Chef de Bureau à Alger vient d’être déclaré persona non grata et sommé de quitter le territoire algérien au plus tard le 28 février 2019.
Une situation tellement chaotique, qu’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), filiale du groupe terroriste Daech, s’en est pris en particulier à l’Algérie en publiant un message via la Fondation Al-Andalus (outil de propagande d’AQMI sur les réseaux sociaux) dans lequel elle incite “les fidèles musulmans” algériens à combattre les meneurs de la “guerre contre l’islam”.
Une menace qui intervient dans un contexte préélectoral délétère  et quelques jours après la publication par l’ONU d’un rapport alertant sur la menace des djihadistes qui s’activent fortement en Algérie.
Quoi qu’il en soit, ces séries de manifestations ne constituent en fait qu’une cinglante réponse du peuple algérien brimé, oppressé, méprisé et marginalisé et permettront à la population de se libérer de la torpeur dans laquelle elle l’a été plongée pendant plusieurs décennies par le régime algérien pour l’empêcher de s’émanciper.
Farid Mnebhi.

Malijet

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