Nous sommes tentés de se poser la question suivante : Dans quel état se trouvent les FAMA depuis l’avènement d’IBK en tant que Chef suprême des armées ?
Cette question est difficile à répondre, mais, elle nécessite une réponse pour éclairer la lanterne des nouveaux candidats à la magistrature suprême. Il est établi que depuis le 21 Mai 2014, les FAMA ne peuvent plus mettre les pieds à Kidal. Pire encore, aucun responsable politique, exécutif ne peut fouler le sol Kidalois si ce n’est une mission sociale qui consiste à venir en aide aux populations pour leur fournir de l’eau et de l’électricité.
Un accord de défense entre le Mali et la France a été signé le 16 juillet 2014, remplaçant ainsi l’accord de coopération de sécurité qui existait entre le Mali et la France depuis 1985. Cet accord confie la formation des FAMA à l’ancienne force coloniale. Cet accord a fait à la longue de la France, le principal fournisseur du Mali en équipement militaires. On peut se demander si ces achats de matériels militaires, en marge des règles du marché ont-ils été propices au contribuable Malien ? Est-ce à travers ce statut de principal fournisseur en matériel militaire, la France n’est t- elle pas en train d’équiper militairement les rebelles de la CMA pour mettre en œuvre son projet de partition du Mali ?
Malgré la signature de cet accord, les FAMA ne peuvent pas encore rentrer à Kidal. La loi de programmation militaire du 28 Février 2015, pour une période de cinq ans et pour un montant de 1200 milliards de FCFA, n’a pas permis jusque-là à mieux équiper l’armée Malienne à hauteur de souhait du citoyen lamda. Les Forces Barkhane constituées de 3000 hommes, 200 blindés, 20 hélicoptères sur lesquels actuellement seuls trois sont fonctionnels, 10 avions de transport, six avions de chasse et 4 drones n’ont pas permis d’améliorer la sécurité dans les régions du Nord depuis plus de trois ans. La MINUSMA, cette autre force constituée par les Nations Unies afin de stabiliser le Mali, est plus dans des œuvres humanitaires que dans la guerre contre les terroristes. L’incapacité des forces Barkhanes et celles de la MINUSMA a été à l’origine de la création de la force internationale Africaine constituée par le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad pour parer au plus pressé.
A l’image de Barkhane et de la MINUSMA, le G5-Sahel va-t-il être une autre force chargée de faire la guerre par procuration au Sahel ? IBK avait promis le 4 Septembre 2013 en prêtant serment, de redonner à l’outil de la défense Nationale son lustre d’antan. Ce serment semble ne pas être réalisé. La volonté politique évoquée à cet effet n’a pas permis de réaliser les grandes mutations au sein des FAMA. L’outil de défense est vétuste, insuffisant, mal adapté, et les conditions de vie n’ont été améliorées que de peu, c’est-à-dire quelques avantages accordés aux ayants droit des militaires décédés en mission commandée.
Le comble est qu’en plus des FAMA, plusieurs forces de coercition existent sur le territoire Malien, sur lesquelles l’Etat n’a aucune autorité. Le Dimanche 20 Janvier 2018 que nos soldats étaient beaux martiaux et éloquents dans des uniformes flambants neufs avec des pas cadencés, à l’image d’un défilé du 14 Juillet sur les champs Elysées. Cette apparence cache une réalité amère, qui est celle d’un pays divisé en deux parties donnant l’apparence d’un Etat dans un Etat. Les militaires Maliens étaient-ils à l’aise lors du grand discours d’IBK, à l’occasion ?
La gouvernance d’IBK n’a produit que des officiers ventrus, se pavanant dans des véhicules 4×4 de luxe, des détourneurs de Primes d’Alimentation Générale (PGA) des hommes de troupe sur le terrain, de la surfacturation dans l’achat des équipements militaires, des quotas pour le parti présidentiel dans les recrutements de soldats etc.
Voilà en quelque sorte l’Etat de la grande muette au moment ou son chef suprême présidait son dernier défilé militaire. Chaque futur candidat est appelé à se prononcer sur sa vision d’une manière détaillée de ce qui seront les FAMA sous sa gouvernance. Les FAMA ne doivent plus vivre pour une seconde fois, les ratés constatées sous la conduite d’IBK.
Siramakan KEITA
Le Carréfour