Des partis politiques souhaitent le report des élections législatives prévues en mars et avril prochains au Mali en raison des difficultés qui pourraient entacher sa crédibilité. Boubacar Bah dit Bill, le ministre de l’Administration territoriale écarte cette option, bien qu’il soit convaincu du bienfondé de la doléance de ceux qui demandent l’abandon du scrutin prévu. On se trouve devant deux positions inconciliables alors que tout le monde dit vouloir agir pour le bien du pays.
Pour le gouvernement, il est hors de question de renoncer à l’organisation de ces élections dont la tenue a été décidée par le peuple malien lors du dialogue national inclusif. Ce dialogue a mis un point d’honneur à l’organisation rapide des élections législatives afin de donner une nouvelle légitimité aux représentants de l’Etat à l’Assemblée nationale qui a connu une prorogation du mandat des députés par deux fois au cours.
Bill est donc en train de travailler sur un agenda voulu par les Maliens, ceux qui ont voulu participer au Dialogue national inclusif. Même certains parmi ceux qui ont boycotté ce dialogue ont fini par accepter la proposition de renouveler très rapidement le mandat des députés. C’est ainsi que l’opposant Soumaïla Cissé, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) a affirmé dans un communiqué qu’il prend acte du choix d’organiser ces élections.
D’autres opposants ont emboité le pas à Cissé en se portant candidats ou en donnant l’autorisation à des militants de leurs partis de se présenter aux législatives annoncées. Konimba Sidibé, membre de la coalition des opposants affiliés, est candidat tout comme de nombreux militants de partis regroupés au sein d’alliances dont le but est de s’opposer à la gouvernance d’IBK qu’ils qualifient de chaotique.
N’empêche que ces opposants considèrent que Bill est en train d’organiser les pires élections de l’histoire politique du Mali. Oumar Mariko, le président de SADI, est persuadé que rien de bon ne pourra sortir des urnes. Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, il a demandé le report des élections auxquelles il est pourtant candidat dans son fief natal de Kolondiéba dans la région de Sikasso.
Pour les opposants, l’insécurité galopante dans les régions du centre et du nord du pays n’est pas favorable à l’organisation d’un scrutin crédible. Selon Oumar Mariko et Moutaga Tall, le président de CNID Faso Yiriwa Ton, il s’agira de nommer des députés dans certaines localités où l’administration n’est pas présente à cause des assauts des groupes djihadistes contre tous les symboles de l’Etat.
Dougoufana Kéita
Source: Journal La Sirène-Mali