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Législatives : Bamako a boudé

Dans une de nos parutions (L’Aube n° 570 du 18 novembre 2013), nous écrivions ceci : «la campagne électorale du scrutin législatif du 24 novembre aura, déjà, révélé une autre facette de faire la politique au Mali : l’absence des candidats sur le terrain faute de moyens, la non maîtrise des missions du député, des bourdes sur le plateau de la télévision nationale, la substitution par les directions des partis, la rescousse des présidents des partis etc…Tout ceci explique le peu d’engouement constaté depuis l’ouverture de la campagne et qui pourrait aboutir à un taux de participation dérisoire jamais enregistré dans une élection législative au Mali ».

1 tour elections legislatives 2013

 

En effet, comme nous, nombreux étaient les Maliens à s’interroger sur la participation des populations aux élections législatives d’hier. Et l’on ne se faisait pas trop d’illusion sur le taux de participation après la forte mobilisation des Maliens lors de la Présidentielle. Hier à Bamako, l’on n’avait pas besoin d’être un grand observateur pour se rendre compte de la très faible mobilisation et de la très faible participation des populations au scrutin.

Dans toutes les communes du District, le constat était le même : une faible participation qui, par endroit, a même frôlé le ridicule. Dans beaucoup de centres, les agents électoraux désœuvrés attendaient désespérément  des électeurs, qui n’arrivaient qu’au compte-goutte.  En somme, Bamako a boudé les législatives. Qu’est-ce qui peut expliquer cette situation deux mois seulement après la forte mobilisation constatée lors de la Présidentielle ?

Plusieurs facteurs l’expliquent. De nombreux compatriotes se disent déçus par les jeux politiques faits d’alliances nouées au gré des intérêts personnels et partisans. Ainsi, pendant toute la campagne, ces alliances ont été dénoncées par les populations qui avaient visiblement du mal à se retrouver et à consommer cette sauce politique qui leur était proposée par les partis.Les pauvres !

 

 

 

Autre explication: le pays n’a pas véritablement vécu au rythme des élections législatives. L’on a assisté à une campagne terne, qui se limitait à de petits rassemblements attirant plus de simples badauds et des petits enfants que de vrais potentiels électeurs. En clair, dans un contexte de crise financière, la plupart des candidats n’ont pas pu battre campagne.

Et les partis politiques dans tous ça? Ils étaient quasiment inexistants sur le terrain. Il parait qu’ils tirent plus le diable par la queue que leurs représentants. En somme, ça ressemble à l’image de ces deux hommes à terre. Aucun ne relèvera l’autre?

 

 

Enfin, la grande explication de cette désaffection des Bamakois par rapport à ces élections, c’est la désillusion qui s’installe chaque jour chez les Maliens qui étaient sortis massivement en juillet dernier pour élire le président de la République. Aujourd’hui, le constat est là. Une frange importante de la population ne cache pas sa grosse déception après cette élection présidentielle qui était censée remettre rapidement le pays sur les rails après la crise politico-sécuritaire que le Mali a connue. Désillusion : le pays va de mal en pis. Quelque part, nombreux sont les Maliens à se mordre les doigts. Le regret est bien évident !

 

 

CH. Sylla

SOURCE: L’Aube

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