Le parti au pouvoir au Gabon s’est taillé « la part du lion » lors des élections législatives des 6 et 27 octobre, en raflant 98 des 143 sièges de l’Assemblée nationale face à une opposition moribonde, selon des résultats officiels.
Ces législatives plusieurs fois reportées étaient le premier scrutin d’importance depuis la présidentielle de 2016 marquée par des violences meurtrières ayant suivi l’annonce de la victoire du président Ali Bongo Ondimba, face à son principal rival Jean Ping.
« PDG: la part du lion! », titrait mardi le journal pro-gouvernemental L’Union, après la publication des résultats du second tour qui s’est tenu samedi et a confirmé une victoire sans appel du Parti démocratique gabonais, parti au pouvoir et ancien parti unique jusqu’à 1991.
Selon les résultats officiels, le PDG a raflé 98 sièges sur 143, auxquels s’ajoutent quelques sièges gagnés par des partis affiliés à la majorité.
Dans l’opposition, le parti des Démocrates de Guy Nzouba-Ndama, devient la première formation avec 11 députés. Le parti Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) n’obtient que quatre députés, et l’Union nationale (UN), deux.
Mais les principaux dirigeants de l’opposition ont échoué à se faire élire ou réélire.
Jean Ping, candidat de l’opposition alors unie à la présidentielle de 2016, a boycotté le scrutin et n’a jamais paru aussi isolé, s’estimant toujours « président élu ».
Dans le camp de la majorité, presque tous les poids lourds ont été largement élus ou réélus avec des scores impressionnants, dont le Premier ministre Emmanuel Issoze-Ngondet (89,57%) et l’ancien ministre des Affaires étrangères et de l’Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeya (91,78%).
Il en est de même pour la plupart des ministres et proches du président Bongo.
Sa fille ainée, Malika Bongo Ondimba, a ainsi été élue avec 99,19% à Bongoville, fief du clan présidentiel et village natal de son grand-père, l’ancien président Omar Bongo auquel son fils Ali a succédé à sa mort en 2009.
Connue pour avoir relancé le concours de Miss Gabon, elle est membre du bureau politique du PDG.
L’opposition n’a eu de cesse de dénoncer des fraudes et des achats de votes, accusations en partie corroborées par des témoignages recueillis par des journalistes de l’AFP.
Lors des dernières législatives de 2011, le PDG avait raflé plus de 100 sièges de députés sur 120. Début 2018, un nouveau découpage électoral a été adopté, portant à 143 le nombre de députés.
AFP