Depuis le premier cas de Covid-19 annoncé dans notre pays, des politiques et des activistes de la société civile ont commencé à militer pour le report immédiat des élections législatives. « Voter coronavirus ! Je n’irai pour rien au monde ce dimanche !», « une législative sans le chef de file de l’opposition, c’est quoi le but ? », sont entre autre les phrases qui ont fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours.
Seydou Koné, jeune activiste explique les raisons de sa réticence : « C’est vrai que le vote est un devoir civique. C’est vrai que dans notre situation actuelle, il faut aller voter pour éviter une énième prorogation du mandat des députés. C’est vrai que cette élection fait partie des recommandations du DNI. Mais aujourd’hui nous avons cette crise sanitaire qui secoue le monde. Dans les autres pays, ils prennent des mesures fortes pour éviter la propagation du virus.
Chez nous, le gouvernement s’obstine à maintenir cette élection et ce, malgré la montée en flèche des personnes contaminés. Comme le disent certains internautes, le gouvernement peut maintenir les élections, mais nous ne sommes pas obligés d’aller voter. Compte d’insuffisance de matériel médical dont nous souffrons, pas assez de lits pour soigner les personnes atteintes ou qui seront atteint par le virus. Ils seraient donc plus judicieux de mettre l’argent de l’élection dans la lutte contre le virus. Pour ma santé et celle de mes proches je n’irai nulle part. Je reste chez moi, le vote n’est pas en tout cas une obligation. »
Pour Abdoul Samad, membre des associations de jeunes à Faladiè, ces législatives seront à jamais encrées dans sa mémoire : « Personnellement je ne peux rien dire sur l’élection de cette année. Très déçu des échéances passées. Cette fois ci, J’ai décidé de me retirer des mouvements et de rester à la maison. Ce retrait ne m’a pas empêché de voter, car le vote est un acte de citoyenneté. Ajouté à cela les conditions d’organisation et le COVID 19 ont aussi contribué à mon retrait. Objectivement, je considère qu’il y’avait pas lieu d’organiser ces élections maintenant car c’était trop risqué avec la pandémie. »
Pour d’autres, il fallait voter pour éviter un vide institutionnel. La population et les hommes politiques se sont clairement prononcé contre une nouvelle prorogation des mandats des députés sortants. D’ailleurs, pour les partisans du vote, « tous ceux qui ont demandé l’annulation des législatives ont évité de donner des solutions de rechange ».
Tout compte fait, les législatives ont belle et bien eu lieux. Le vrai indicateur va être le taux de participation qui risque d’être très bas.
Soumba Diabaté (Stagiaire)
Source: Bamakonews