Le second tour des élections législatives se tiendra le 19 avril dans 130 circonscriptions électorales à travers le pays. Si 22 députés ont été élus à l’issue du 1er tour du scrutin, le 29 mars dernier, 125 sièges restent à pourvoir à l’Hémicycle. Ils seront âprement disputés lors de cet ultime tour, qui présente d’alléchants duels entre les différentes listes menées par des cadors politiques habitués des joutes électorales.
À Koulikoro, l’alliance RPM – URD du Président sortant de l’Assemblée nationale, l’Honorable Issaka Sidibé, se mesurera à la liste ASMA – CFP – CODEM.
La liste RPM des députés sortants Mamadou Diarassouba et Yiri Keïta sera aux prises à Dioïla avec l’alliance MODEC – URD – ADP-Maliba, en tête de laquelle se trouve l’ancien député et ministre Konimba Sidibé.
À Bougouni, c’est un duel alléchant qui s’annonce entre la liste de l’alliance RPM – URD – MPM du député sortant Zoumana N’tji Doumbia et de l’ancien Président de l’APCAM Bakary Togola et l’alliance CDS Mogotiguiya – ADEMA – CODEM menée par Mamadou Blaise Sangaré, arrivée d’ailleurs en première position au 1er tour.
À Bamako, en Commune II du District, la liste de l’alliance RPM – MPM – ADEMA, conduite par Karim Keïta va affronter l’alliance ADP-Maliba – URD – CODEM pour tenter de rempiler pour un nouveau mandat à l’Hémicycle.
Choc Mariko – Konaté
Arrivé en tête au 1er tour à Kolondiéba, avec 27,27% des voix, la liste de l’alliance URD – RPM de l’ancien Directeur général de l’ORTM Sidiki N’fa Konaté sera opposée à celle du SADI d’Oumar Mariko.
Vu l’écart très serré entre les deux listes au 1er tour, l’issue de ce duel est très indécise, selon certains analystes, rendant pour le coup les pronostics très équilibrés. « Du point de vue de l’expérience politique et aussi de la confiance du peuple vis-à-vis du candidat, on peut dire qu’Oumar Mariko a plus de chances de l’emporter. Mariko est quelqu’un qui maîtrise la sociologie électorale de Kolondiéba, contrairement à son challenger. On sait également que, quoi qu’il arrive, il aura toujours des fidèles dans cette contrée », pense Ballan Diakité, chercheur au CRAPES.
Mais, pour l’analyste politique Salia Samaké, le Président de SADI aura beaucoup de difficultés cette année à s’imposer, vu que son usure sur le terrain est en train de le rattraper.
« La victoire n’est plus trop évidente aujourd’hui pour lui, même s’il conserve toujours une très grande notoriété au niveau de sa base. Je pense que cela lui sera très difficile, parce que Sidiki N’fa Konaté, de son côté, a apparemment travaillé un peu à la base en termes d’investissements sur le terrain, ce qu’il est en train de récolter aujourd’hui », estime-t-il.
Quels facteurs de victoire ?
Si leurs points de vue divergent sur les dénouements des différents duels au rendez-vous du second tour des élections législatives, les analystes sont tout de même d’accord sur un point : les moyens financiers des candidats et les ralliements politiques de soutien feront la différence.
« L’aspect financier va beaucoup peser cette fois-ci. Je suis convaincu que les partis tombés au 1er tour vont se rallier aux camps en course à coups de billets, même s’il faut noter que le report des voix ne sera pas automatique au niveau de l’électorat, juste parce que les instructions viendront des états-majors des partis politiques », indique M. Samaké.
« Les électeurs ont des besoins financiers, ce qui fait que c’est l’argent qui déterminera finalement l’issue de l’élection. Dans ce sens, on peut dire que tout reste ouvert pour ce 2ème tour. Ce sont certainement les candidats ayant la capacité de mobiliser le plus d’électeurs qui vont passer », ajoute Ballan Diakité.
Quant aux ralliements qui peuvent constituer des atouts pour les listes, le chercheur soutient toutefois également qu’ils ne sont pas synonymes d’assurance de victoire, tout simplement « parce qu’ils peuvent ne pas être suivis du respect des consignes de vote ».
Germain KENOUVI
Journal du Mali
