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L’école malienne : Qui sème le vent, récolte la tempête !

Des commentaires horribles abondent sur les réseaux sociaux depuis la diffusion de l’émission ‘’ téléréalité’’ sur la chaine Africable qui a manifestement jeté de discrédit sur l’école malienne. A l’écoute de l’émission, les intervenants sur le plateau n’ont pu s’exprimer correctement en langue Molière, ce qui a démontré à suffisance que l’école malienne est à rebâtir.

ecole malienne

 

Beaucoup de gens, ne cherchant pas à aller au-delà de l’émotion et se départir de la passion pour identifier le problème et d’en trouver une solution, émettent des critiques honnis sur la qualité d’expression Molière des intervenants de l’émission téléréalité.
La teneur de la baisse de niveau de l’école malienne ne date pas d’aujourd’hui, elle remonte aux années 91. C’est sous la république d’Alpha O Konaré et d’Amadou Toumani Touré que l’école malienne a perdu sa renommée d’antan de par le mauvais système de sélection des enseignants de qualité. Ces autorités ont torpillé le métier de l’enseignement à tel enseigne que le niveau des élèves a considérablement baissé.
Ces enfants qui ont été critiqués désagréablement par les internautes à travers les réseaux sociaux, demeurent artisans d’une situation qu’ils ne maitrisent pas, laquelle peut être partagée en trois segments de responsabilité :
– Responsabilité de l’Etat : De jour en jour, l’Etat (les autorités de l’Etat) ne se fait guère souci de rehausser la qualité de l’enseignement au Mali. Les effectifs sont pléthoriques dans les établissements et les programmes sont caducs c’est-à-dire qu’ils ne répondent plus au besoin de l’actualité.
Les autorités académiques ont faillis aussi à leurs devoirs d’exercer des missions de contrôle au niveau des établissement privés qui deviennent de plus en plus des réseaux commerciaux où on espère que se faire de gain.
Comme palliatif, l’Etat doit prendre une position irréprochable pour les réguler, encourager et financer la formation des enseignants, promouvoir l’utilisation des technologies de l’information dans l’enseignement des disciplines.
– Responsabilité des parents : Les premiers acteurs de la réussite scolaire sont des parents d’élève. Ils servent de cordon ombilical entre l’élève et son maitre. A en croire qu’une famille éduquée est le reflet d’une société éduquée. L’absence de suivi et de contrôle scolaire devant être exercée sur les enfants par leurs parents reste d’actualité. Peu de parents d’élève s’intéressent à l’étude de son enfant que s’il échoue un examen ou une classe. Ils ne cherchent pas l’origine de l’échec mais le pourquoi de l’échec. Ils veulent coute que coute que l’enfant ait la moyenne ou passe à un niveau supérieur, peu importe l’inadéquation de leur niveau avec la réussite. Certes, avoir des diplômes est appréciable mais en ayant la tête vide est désastreuse. Hélas, nous nous sommes retrouvés dans une société où la culture du mérite n’existe pas s’il faut choisir l’homme qu’il faut à la place qu’il lui faut.

Tout devient affaire de circonstance et de relation (népotisme, favoritisme, clientélisme) à l’effet de gangrener la valeur de l’intélligencia national.
Le seul remède serait de se reconnaitre parent et jouer son rôle de parent tout au long des études de l’enfant. Il a un devoir d’attention, de suivi et de contrôle sur l’enfant en gardant à l’esprit qu’il ne suffit pas seulement pour l’enfant d’avoir la moyenne ou de passer à une classe supérieure mais la tête bien faite.
– Responsabilité des enseignants et étudiants : D’emblée, dit-on, le sérieux et la rigueur est le gage de prospérité dans toutes les entreprises humaines. Attendre que des notes sexuellement et financièrement transmissibles attribuées aux étudiants soient l’œuvre des enseignants, est une insulte à la mémoire des savants de l’humanité. L’attribution des notes de complaisance ne fera qu’accentuer la bêtise de l’ignorance et de l’absurdité. A cela s’ajoute l’inconscience des étudiants qui osent acheter des notes avec les professeurs. En ayant ce réflexe d’achat, l’étudiant se fait l’ennemi à l’épanouissement de son cerveau. Il va falloir que les enseignants et les étudiants prennent conscience des dangers de ce phénomène auxquels s’exposeront notre société savante et la génération à venir.
Enfin, la qualité de l’école est le reflet de la société. Selon Abdoulaye Wade : « Dis-moi quelle école tu fréquentes, je te dirai quel peuple tu seras ».
Il est temps qu’on rebâtisse l’école malienne à son image.

Aboubacar S FOMBA
Chercheur (UCAD) Sénégal-Dakar

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