Au Tchad, le président Idriss Déby annonce que Boko Haram a été chassé du territoire. Le chef de l’Etat tchadien qui s’est rendu sur le théâtre des opérations, a indiqué que toute la partie tchadienne du Lac Tchad où se trouvaient des éléments de Boko Haram a été nettoyée dans le cadre de l’opération « Colère de Bohoma » lancée, après la mort de plus de 90 soldats tchadiens suite à une attaque de Boko Haram.
« Le Tchad est seul » et Idriss Déby s’en plaint. Face à Boko Haram, le président tchadien affirme que ses voisins manquent d’engagement alors que son armée a obtenu des résultats.
« Il n’y a pas un seul Boko Haram aujourd’hui au Tchad. Deux postes de commandement essentiels dans le lac Tchad ont donc été repris par nos forces et elles ont détruit sérieusement Boko Haram. Le peu qui reste sont soit rentrés au Niger, soit au Nigeria, soit au Cameroun. C’est fini pour ce qui concerne notre pays et il n’y a donc plus de terroristes maintenant », assure-t-il avant d’ajouter que les forces tchadiennes « sont maintenant à l’intérieur des pays voisins et nous leur apportons notre appui. Malheureusement, depuis notre engagement jusqu’à aujourd’hui, le constat qu’on peut faire est que le Tchad est seul à supporter tout le poids de la guerre de Boko Haram ».
Une information crédible
Joint par RFI, Seidik Abba, spécialiste de la région du Lac Tchad, considère qu’au vu des importants moyens déployés, l’armée tchadienne a, selon lui, avancé sans grande résistance, quand une partie des combattants de Boko Haram auraient pris la fuite.
« Boko Haram s’était réfugié dans une partie lagunaire du lac qui était difficile d’accès et qui était un peu sous-administrée. Mais depuis le lancement de l’opération « colère de Bohoma », le Tchad a visiblement pris le dessus et réussi à récupérer les deux principales bases de Boko Haram, là où il y a le commandement général et là où se trouve apparemment le quartier militaire d’où Boko Haram partait faire des attaques, rappelle Seidik Abba. D’après les informations qui remontent, un des commandants opérationnels a été capturé par les forces tchadiennes ».
« Même si Boko Haram a été chassé de la partie tchadienne du lac Tchad, le mouvement reste encore actif dans la forêt de Sambisa, précise l’expert de la région. On sait aussi que certains éléments ont réussi à s’enfuir principalement vers le Niger, le Nigeria et le Cameroun, sans doute ».
Seidik Abba estime aussi que les pays frontaliers doivent s’engager à leur tour dans le cadre de la force mixte multinationale (FMM) qui comprend le Tchad, le Nigeria, le Niger et le Cameroun.
Rfi