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Le sous-préfet de Macina aux populations de son cercle : «L’Etat malien ne vous abandonnera jamais»

La situation sécuritaire crée par les Jihadistes dans cette partie du territoire national a donné naissance à des interprétations de toutes sortes. Pour les uns, c’est l’absence de l’Etat auprès des populations. Pour les autres, c’est le fait d’une communauté donnée en l’occurrence les peulhs. Mais, de part et d’autre, il ne s’agirait que des accusations non fondées tendant à créer la zizanie au sein des populations.

A ce propos, Oumar Dembélé, le 2e Adjoint au Préfet de Macina rassure : « l’Etat malien ne vous abandonnera pas ». Il répond à nos questions relatives à la gestion de la crise sécuritaire en passant par le revivre ensemble pour finir par la relance économique. Votre Bi-hebdo est allé à sa rencontre dans son Chef-lieu de cercle qu’est la ville de Macina. Cet Administrateur Civil écarte d’emblée l’idée de jihadistes dans cette crise. Ce ne sont pas des jihadistes, mais des bandits armés qui sont là à la recherche du gain facile.

L’OBSERVATOIRE : Monsieur le Sous-préfet, comment est la situation de votre cercle au plan sécuritaire ?

Le Sous-préfet Oumar Dembélé : Notre cercle fait frontière avec celui de Ténenkou par lequel des bandits armés qui sont à la recherche du gain facile passent pour mener leur sale besogne. Grâce à la vigilance des forces armées ici présentes et la collaboration des populations, la situation sécuritaire est sous contrôle. Depuis mon arrivée dans cette commune en 2017, il n’y a eu aucune attaque. Dans les périphéries de la ville, nous avons quelques inquiétudes dans l’Arrondissement de Saye ; plus précisément dans le village de Toye où on a enregistré quelques cas d’attaques sporadiques. Mais dire que la situation est invivable ce n’est pas vrai. En tout cas, tout est relativement calme ici à Macina.

Contrairement à ce qui se dit ailleurs, on dort bien grâce aux forces armées et de sécurité déployées dans notre zone. Un poste de sécurité de la Gendarmerie est là, ici à Macina. A Saye aussi, un poste de sécurité de la Gendarmerie a été créé ainsi que Monèpebougou. Tout cela pour amoindrir ou circonscrire le phénomène d’insécurité dans cette partie du territoire national du Mali.

Reconnaissez-vous la présence des Brigades de veille citoyenne, si oui quelle collaboration existe entre elle et vous, Représentants de l’Administration ?

Les Brigades de veille existent et ont été mises en place par nos soins. C’est dans le souci de mettre tout le monde à contribution en matière de sécurisation de la zone. Elles sont là pour fournir des informations utiles aux forces armées et de sécurité afin qu’elles prennent notre sécurité en charge. Car, sans informations, pas d’armée ni de sécurité. La mise en place des cellules de veille répond à ces besoins. Ce que nous déplorons dans cette histoire de veille citoyenne, c’est l’organisation en groupes de certains citoyens pour veiller sur la protection des biens d’autrui. Tant bien que mal nous assistons à des dérapages sur le terrain. Nous sommes en train de conjuguer les efforts pour trouver la solution à cet état de fait qui a tendance à amener l’anarchie sur le terrain. Dans tous les cas de figure, nous sommes dans la dynamique de ramener la paix dans la zone afin que le développement puisse se faire.

Quel est le degré de collaboration entre vous, les populations locales et forces de sécurité déployées dans la localité ?

J’ai toujours dit et ne cesserai de l’affirmer que le Malien n’a jamais été quelqu’un qui ne respecte pas l’autorité. Mais, c’est l’approche qui fait défaut. Si chacun respectait ses engagements, vis-à-vis de l’Etat, tout ira bien. Pour ma part, la collaboration est franche entre les populations locales et nous, administration. Nous menons des campagnes de sensibilisations, notamment sur le comment faire les perceptions. Les populations nous comprennent dans ce cas de figure. A cause du phénomène d’insécurité, des gens ne voulaient pas payer l’impôt. Aujourd’hui, ces individus s’en acquittent grâce à nos campagnes d’information et de sensibilisation. C’est la mission que j’ai conjointement menée avec le Maire ; car, sans impôts, il n’est pas possible de vous soigner, d’envoyer les enfants à l’école. Bref, le développement s’arrête tout court. Avec ces fonds générés par les impôts que le Maire gère la Commune. Dieu merci, les messages ont porté fruits ; car, les impôts rentrent dans la caisse même si c’est de façon timide.

Votre mot de la fin ?

Je le dis et répète, il ne faut jamais se rendre justice. Quand vous prenez quelqu’un en flagrant délit, ramenez-le à la Gendarmerie ou au poste de sécurité le plus proche. C’est à eux de faire leur travail. Tout ce que je dis aux populations, c’est que l’Etat ne leur abandonnera jamais. Le Mali ne sera que ce que les Maliens voudront qu’il en soit.

Voilà le message que je voulais lancer aux populations. Je vous remercie.

Propos recueillis par Ambaba de Dissongo, Envoyé Spécial à Macina

 

L’Observatoire

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