Des barons du RPM, dont Nancoma Keïta et Bocary Tréta, symbolisant  respectivement «La famille» et le Parti seront probablement cités dans l’affaire de faux, usage de faux, faux en écriture, désormais pendante devant le Tribunal de la Commune II. Le rififi entre les deux tendances n’est, en fin de compte, que la résultante d’une profonde crise  entre «La famille» et le parti.

Tout a commencé à la faveur du renouvellement du bureau de la section suivi de l’élaboration des listes électorales dans la perspective des élections communales désormais reportées. Suite à un conflit interne, le parti RPM présenta deux listes de candidatures en commune II du District; la première, à sa tête Mamadou Diallo, membre du Bureau Politique National (BPN) et la deuxième, Madame Sissao Yakaré Doucouré, très influente dans ladite Commune. Les deux têtes de liste sont respectivement soutenues par le secrétaire Général du BPN, M. Bocary Tréta et par le secrétaire politique Nancoma Keïta. Il se trouve par ailleurs que figure sur la liste de Mamadou Diallo, la sœur de l’épouse du Député Karim Keïta et non moins chérubin du Président de la République et « neveu » de Nancoma Keïta.

Les deux tendances se retrouveront finalement devant le tribunal de la Commune II, chacune réclamant la légitimité. Après plusieurs renvois, le tribunal rend finalement son verdict  courant semaine dernière. Il déboute la tendance Yakaré de ses prétentions et valide la liste de Mamadou Diallo. Une décision qui effarouche l’autre camp lequel semble disposer d’une autre flèche dans son carquois. Non seulement il interjette appel, mais introduit une plainte au pénal pour faux, usage de faux, faux en écriture, usurpation d’identité, etc. Mais comment en est-on arrivé là ?

A la faveur de l’élaboration des listes de candidatures, le camp Mamadou Diallo fait inscrire des personnes par procuration sur sa liste. Il se trouve, selon la tendance Yakaré, qu’au moment de la confection desdites listes, ces personnes, absentes du pays pour cause de pèlerinage à la Mecque, n’ont délégué aucun mandataire pour agir en leurs lieu et place. Les signatures devant leurs noms s’avèrent des imitations, donc du faux, usage de faux, usurpation d’identité, toujours selon l’autre camp qui vient d’introduire une plainte au pénal au niveau du tribunal de la Commune II.

En quoi donc le secrétaire Général (Bocary Tréta) et celui politique (Nancoma Keïta) du BPN sont-ils concernés ? Il se trouve que le bureau ainsi que la liste de candidatures du camp Mamadou Diallo ont été soutenus et validés par le second (Nancoma Keïta) pendant que la tendance Yakara  bénéficie de l’assistance du premier (Bocary Tréta). Chacun des deux responsables se tient fermement derrière son camp. Ils auraient même payé, chacun pour sa part, les frais d’avocats pour leurs protégés respectifs.

En attendant la suite de cette deuxième plainte ainsi que le sort réservé à l’appel, la Direction du parti garde un silence pour le moins gênant.

Batomah Sissoko

Encadré

Le combat des chefs

Le rififi entre les deux tendances en commune II n’est que la résultante d’une profonde crise  entre «La famille» et le parti présidentiel.

Le secrétaire Politique du Parti, Monsieur Nancoma Keïta est réputé proche, voire membre de la famille présidentielle. Il se trouve en effet que les deux hommes (IBK et Nancoma) sont cousins par le sang.

Le secrétaire politique œuvrerait à ce titre, pour le camp Mamadou Diallo sur la liste duquel est justement inscrite la sœur de l’épouse du Député Karim Keïta que l’on soupçonne d’être tentée par la Mairie du District à l’issue des prochaines joutes communales et régionales.  C’est du moins, ce que prétend le camp d’en face. En tout état de cause, le secrétaire politique roule bel et bien pour la tendance Mamadou Diallo symbolisant «la Famille».

De son côté, le secrétaire général, quoi qu’on dise de lui, reste rattaché au parti (RPM) dont le récépissé est justement établi en son nom propre. C’est en effet Bocary Tréta qui détient le récépissé du RPM. Et lui, soutient la tendance Yakaré farouchement opposée à la présence de «la famille» au sein du parti. Ce camp a véritablement pion sur rue. Une tendance  qui se propage désormais comme une traînée de poudre au sein du parti. Une petite révolution quoi !

Batomah Sissoko