Bamako, le 14 février 2025 – L’impatience était à son comble, les attentes nombreuses, les espoirs vifs. Pourtant, le retour de l’imam Mahmoud Dicko, prévu ce vendredi 14 février, n’aura pas lieu. La décision de reporter cet événement ne doit rien au hasard. Entre pressions politiques, tensions latentes et présence militaire, le climat s’est alourdi. Ce report est-il un calcul politique, une stratégie de prudence ou une nouvelle illustration des difficultés du Mali à conjuguer liberté et stabilité ?
Bamada.net-Déployées en masse pour prévenir tout « trouble « , les forces de l’ordre ont été placées en alerte. La lettre confidentielle n°0366/DRPN-DB du 13 février 2025, indiquant que ce retour était perçu comme une « tentative de déstabilisation de la transition », met en lumière la nervosité des autorités. L’histoire se répète : en 2023, une manifestation appelant à une transition civile avait déjà été annulée, précédant la dissolution de la CMAS et l’exil de l’imam. Un schéma bien rodé qui, une fois encore, relègue au second plan la liberté d’expression et la démocratie.
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Ce report, voulu comme un geste de responsabilité et de préservation de la paix, pose une question fondamentale : jusqu’à quand la stabilité du Mali reposera-t-elle sur des restrictions politiques et des stratégies d’évitement ? Loin d’être un simple contretemps, cet épisode reflète les difficultés d’un pays en quête d’équilibre, tiraillé entre aspirations populaires et régime de contrôle.
L’imam Mahmoud Dicko a toujours prôné le dialogue, mais il demeure une figure qui gêne. En refusant la confrontation, ses partisans affichent leur attachement à sa vision pacifique. Mais cette retenue suffira-t-elle face aux tensions persistantes ?
Le Mali est à la croisée des chemins. Et dans ce tumulte, une certitude demeure : la voix des figures emblématiques comme Dicko ne pourra être étouffée indéfiniment.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net