Le referendum constitutionnel annoncé pour le 9 juillet 2017 n’aura plus lieu. A la grande stupéfaction des Maliens. Dans la ruche, les débats pour le « Oui » ou pour « le non » pendant la réunion du lundi 19 juin 2017 ont été très tendus.
Au finish, les partisans du non qui avaient opté pour le retrait pur et simple du referendum ont pu mener le Comité Exécutif que dirige le tout puissant ministre des Mines à leur position.
Depuis un certain temps, le parti de l’Abeille solitaire était en ébullition comme pour toujours car dans ce parti aucun enjeu n’est petit car le parti n’appartient à personne. Tout dernièrement, le cœur du sujet était le referendum constitutionnel que les Maliens étaient appelés à voter le 9 juillet prochain. Ce referendum a mis nue la division au sein de l’Adema si bien que le bi- hebdomadaire Info Sept sous la plume de Youssouf Sissoko en avait fait un choux gras sous un intitulé « Referendum constitutionnel et candidature à l’interne de l’Adema : Bataille ouverte entre le camp Dramane Dembélé et celui de Tiémoko Sangaré »
Le lundi dernier le Comité exécutif de l’Adema a planché sur le referendum constitutionnel, pour certain, cette réunion qui marquerait l’oraison funèbre de l’Adema a été l’occasion d’imposer leur point de vue. Pour mémoire, dans la publication du lundi dernier dans les colonnes du quotidien « Les Echos » j’ai déclaré : « En clair, le comité Exécutif de l’Adema PASJ, grêlé dans les attitudes désobligeantes et en perte de crédibilité aux yeux des militants, aura sans doute des difficultés à mener les militants à ses vues ».
Ce fiasco est un désaveu pour les ministres Adema de l’attelage gouvernemental d’Abdoulaye Idrissa Maiga « AIM » pour la simple raison que la loyauté et la redevabilité au président IBK devaient leur imposer une victoire dans cette épreuve mais hélas ! L’Adema a opté pour le retrait.
Sidérés, le président du parti le Pr Tiémoko Sangaré et le secrétaire général Assarid Ag Imbarcaouane n’ont pas été fichus de déposer même un simple communiqué pour faire savoir à l’opinion nationale la position de l’Adema. Malheureusement pour eux, RFI a pris le relai pour informer l’opinion nationale et internationale.
Cette bataille du referendum constitutionnel au sein de l’Adema a été emportée par les partisans du non qui, de tout temps, n’ont jamais caché leur hostilité au « Oui ! » dans les rencontres que cela soit au BN des jeunes ou au Comité exécutif, voire dans la cour du siège à Bamako coura. Avant la rencontre du lundi, un groupe de militants organisé en collectif « SOS Adema » et soucieux du parti a adressé une lettre ouverte au président du parti Pr Tiémoko Sangaré pour lui faire part de l’état d’esprit des militants. Le collectif SOS Adema est clair dans sa prise de position en ces termes : « …Nous, militants de l’Adema-PASJ, avons jugé indispensable la création d’un collectif dénommé SOS Adema pour doter notre parti d’une nouvelle direction nationale qui a le souci des aspirations des militants… exigeons du Comité exécutif l’ouverture du débat pour enclencher le processus de choix du candidat de l’Adema-PASJ aux présidentielles de 2018 conformément aux résolutions de la 15ième Conférence nationale de notre parti… lançons un vibrant appel à toutes et à tous les militantes attachés à l’identité, aux valeurs fondatrices et à la candidature interne de l’Adema PASJ à la présidentielle de 2018 à se joindre à nous pour une meilleure coordination des forces vives afin de mener ce combat noble… le Collectif SOS Adema, entamera dans les jours à venir des actions jusqu’à la satisfaction de ses aspirations »
C’est dire que le Pr Tiémoko Sangaré au-delà des difficultés à l’interne pour harmoniser les points de vue doit prendre au sérieux ce collectif qui est l’émanation des militants.
Aujourd’hui, il n’y a aucun doute, le CE est cloué et après cette bataille du referendum, la question de candidature qu’il veut aussi verrouiller au nom d’un prétendu examen du rapport Moustapha Dicko, lors d’une retraite prévue pour le 16 juillet 2017, risquera d’être fatale. Les prises de position des militants dans les foras nous en disent plus et à juste raison. Primo, le Comité exécutif est chargé de mettre en œuvre les résolutions des congrès et des Conférences nationales et secundo dans les textes il est clair comme du kaolin que le candidat du parti doit être choisi un an avant les élections.
Ces deux passages des textes qui ne souffrent d’aucune ambiguïté prouvent à suffisance que les militants de l’Adema sont dans leur droit que le Comité exécutif ne peut denier sous aucun prétexte.
En clair, les partisans du non au referendum à l’Adema ne doivent pas perdre de vue qu’après avoir obtenu le retrait du referendum, s’ouvre la bataille de la candidature à l’interne du parti et qu’ils doivent rester mobiliser jusqu’à l’obtention de la date d’appel à candidatures et de la conférence d’investiture du candidat de l’Adema PASJ auprès du Comité exécutif. Cette épreuve demande courage, abnégation et persévérance des militants.
Fabou Diarra
(secrétaire politique du Bureau national de la Jeunesse – Adema PASJ)
Source: lesechos