Selon une récente étude, le taux de natalité augmenterait lorsque les journées sont plus chaudes. Autrement dit, la hausse du thermomètre réduirait le temps que le bébé passe dans le ventre de sa mère. Et cela pose évidemment problème.
Quand on est tombé sur cette étude, on a un peu halluciné. Si on ne sait que trop bien que le réchauffement climatique a des conséquences dramatiques à bien des niveaux, on était loin de se douter qu’il pouvait aussi avoir un impact sur la natalité. D’après les chercheurs à l’initiative de cette enquête publiée la semaine dernière dans la revue scientifique Nature Climate Change, la hausse des températures entraînerait un accouchement précoce.
Un risque de hausse des bébés prématurés
Alan Barreca – chercheur à l’université de Californie – et Jessamyn Schaller (qui officie au Bureau national de recherche économique de Cambridge) ont découvert que le taux de natalité avait augmenté de 5% les jours où il faisait plus de 32,2 °C aux États-Unis, entre 1969 et 1988, et encore plus en cas de canicule. Avec en moyenne un accouchement qui s’est déroulé 6,1 jours avant la date prévue.
Ce phénomène risque donc potentiellement d’accroître le nombre de bébés prématurés et les soucis de santé et de développement que cela sous-entend. Rappelons qu’outre-Atlantique, le terme d’une grossesse est fixé à 40 semaines tandis qu’il est établi à 39 semaines en France.
Cela ne va pas aller en s’arrangeant
Mais alors, comment expliquer cela ? Pour le moment, rien n’a été prouvé scientifiquement, ce ne sont donc que des hypothèses émises par les spécialistes. Les fortes chaleurs pourraient générer un stress chez la femme enceinte ou une augmentation de l’ocytocine – à savoir l’hormone du début du travail – qui déclencheraient des contractions. Elles pourraient aussi faire baisser la qualité du sommeil chez la future maman et donc provoquer l’accouchement.
Les chiffres ne semblent pour autant pas alarmistes. 25 000 naissances ont eu lieu avant le terme à cause d’un pic de chaleur sur les 20 années analysées et les 3,5 millions de bébé nés chaque année sur cette période. Sauf que ces chiffres datent d’il y a trente ans. À une époque où le réchauffement climatique n’était pas encore une véritable préoccupation et dans laquelle il n’y avait pas encore cette prise de conscience que la planète surchauffe. Alors on imagine ce que cela donnerait avec les données de ces vingt dernières années… Et on se dit qu’il y a du souci à se faire.
Katia Rimbert,Yahoo Style France