Dans la nuit du 31 décembre au1er janvier 2014, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a présenté ses vœux à la Nation malienne, à l’occasion de la nouvelle année. Selon lui, la gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques. Mieux 2014 est décrété année de la lutte contre la corruption. « L’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient. C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption ». Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, s’est-il engagé.
IBK s’est présenté comme « un président fier, quoique conscient des défis à encore relever pour la stabilité et le progrès du pays ». Il a rappelé que l’an dernier au même moment, les trois-quarts du pays étaient aux mains de forces barbares, djihadistes, et de groupuscules irrédentistes, qui ont levé le glaive contre un pays de paix, d’amour et de tolérance. Ces envahisseurs n’ont pas reculé devant le viol, les amputations, les flagellations, les lapidations, le vandalisme, les exécutions, souligne –t-il. « Ce soir, plus que jamais, alors que 2013 s’achève, portant en filigrane de meilleurs lendemains pour notre pays, il est encore plus significatif de réitérer notre gratitude, en mon nom propre mais aussi au nom de la nation malienne, à l’ensemble de tous ceux qui ont contribué à libérer et à soulager notre peuple », a indiqué le président. IBK a remercié les présidents français et africains, qui ont œuvré pour la libération du Mali. « Je suis venu trouver un Mali à genou. Un Mali dont l’autorité de l’Etat a été considérablement affaiblie, minée par des années de mauvaise gouvernance. Un Mali dont les caisses étaient vides, nous laissant peu de marges de manœuvre budgétaires pour entreprendre tout de suite les formidables progrès auxquels notre peuple aspire. L’Etat de nos forces de défense et de sécurité n’était pas non plus à hauteur de souhait, vous le savez. Les responsabilités en seront situées Incha’Allah ! Pour que notre pays ne connaisse plus jamais pareille humiliation ! », Explique-t-il Selon IBK, la première phase de son action sera consacrée au redressement. C’est le temps de la normalisation, le temps du rétablissement d’un Mali fort et stable. C’est le cap fixé au Premier ministre, Oumar Tatam Ly et à son équipe : rétablir l’honneur du Mali. Tous les chantiers de ce redressement ont été entamés. De l’organisation des législatives, au renforcement de la capacité institutionnelle de l’Etat, en passant par le chantier de la réconciliation nationale, la réforme de l’armée, le rétablissement de l’autorité de l’Etat, de la justice, le plan de réformes économiques et sociales, ou encore la reprise de la relation avec les bailleurs et les investisseurs, et le retour de la voix du Mali sur la scène internationale. Il a remercié le Président Barack OBAMA pour le retour du Mali dans l’AGOA. Ainsi que Mme l’Ambassadeur Beth LEONARD pour la part prise dans cette heureuse décision. « Le Premier ministre, un homme discret, loyal, travailleur et compétent, vous l’avez suivi lorsque le gouvernement est venu me présenter ses vœux, a fait un bilan exhaustif de ce qui a été réalisé. Je ne reviendrai pas sur ces réalisations, laissant le peuple juge de ce qui est fait, et dont on peut être fier, dont tout malien objectif et sincèrement soucieux de ce pays peut être fier », commente-t-il. En 2014, IBK entamera la seconde phase de mon mandat, qui sera une phase plus axée sur le redressement et le développement économique, pour le bonheur des maliens. Cela a déjà commencé, selon le président, car le 17 décembre 2013, il a donné, avec les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), le premier coup de pioche des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Gouina. Le même jour, ils ont inauguré celui de Félou. « J’ai promis des emplois à notre jeunesse. Le gouvernement, à pied d’œuvre, a lancé un vaste chantier de recrutement de plusieurs milliers de volontaires qui seront demain, mieux armés pour le marché du travail. Le logement, la santé, l’école, les routes, l’eau, l’électricité, l’hygiène et surtout le serment de faire de Bamako une ville propre sont autant de chantiers prioritaires à fort besoin de ressources humaines », selon IBK. Pour lui, le Mali doit relever quatre défis pour être compétitif, à savoir : le défi de la transition démocratique, le défi de la transition démographique, le défi de la transition économique, le défi de la transition culturelle. La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques. Pour ce qui est des mesures systémiques, IBK a demandé au Premier ministre de tout entreprendre pour que notre administration puisse bénéficier de l’accompagnement approprié. « Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient. C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption. Un combat dans lequel je demande à chaque malienne, chaque malien, de s’engager avec moi. Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah. Je suis conscient que les familles souffrent, que les salaires sont dérisoires, et que tout ceci ne contribue pas à prévenir la corruption. Tout ce qui sera en notre pouvoir de faire pour augmenter les revenus le sera, c’est mon rôle et ce sera ma fierté », selon le président. Si notre pays a été libéré, il reste, outre celui de la lutte contre l’impunité, trois autres fronts sur lesquels il nous faut nous battre. Le premier est celui d’une armée républicaine, parfaitement entraînée et équipée pour répondre aux menaces sécuritaires traditionnelles ainsi qu’aux nouvelles. La formation d’une telle armée est en cours, grâce à l’assistance de la communauté internationale, notamment, l’Union Européenne, pour l’EUTM (l’Europeen Union Training Mission). L’autre front, est celui du retour total et définitif du contrôle de l’Etat sur l’ensemble du territoire. « Je lance un appel aux mouvements rebelles signataires de l’accord du 18 juin pour la stricte observance des dispositions de cet accord, où le cantonnement effectif et mesurable des combattants entre dans la stratégie du désarmement que demande l’Etat malien et qui est désormais condition sine qua non. Il est totalement absurde et surement contre-productif de vouloir me faire l’ennemi de telle ou telle communauté. Mon passé conforte mon présent », a souligné le président IBK
B. Daou
Source: Lerepublicainmali