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Le président Ibrahim Boubacar Keïta au Qatar : UNE NOUVELLE IMPULSION ATTENDUE DANS LA COOPERATION

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta entame à partir d’aujourd’hui une  visite officielle de trois jours au Qatar, richissime émirat du Golfe. Ce pays qui s’est développé ces dernières années à une vitesse fulgurante grâce à la manne financière générée par son gaz naturel connaît un rayonnement enviable sur la scène internationale.

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Avec notre pays, la monarchie entretient d’étroites relations même si la coopération bilatérale n’est pas encore à la hauteur des potentialités existantes. Déjà en 1980, le Qatar avait alloué 4 millions de dollars, l’équivalent d’environ deux milliards de Fcfa  pour la construction du barrage de Sélingué. Cette dette a été entièrement effacée en 1994 suite à une requête malienne.

Lors de la visite du président Alpha Oumar Konaré en 1998 à Doha, deux accords portant l’un sur la promotion et la garantie des investissements et l’autre sur la coopération économique, commerciale et technique,  furent signés.

Quatre ans plus tard, la visite dans notre pays  de l’émir son Altesse Cheikh Hamad Bin Al-Thani, en mars 2002  fut l’occasion pour les deux pays de passer en revue les accords signés en 1998. Au cours de cette visite, trois nouveaux seront paraphés : un accord de coopération économique technique et commerciale ; un accord de coopération sur la promotion et la protection réciproque des investissements ; un mémorandum d’entente entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays.

Maliens et Qataris décidèrent aussi de mettre en place une Commission mixte qui se réunira alternativement dans les deux pays.

La visite officielle du président de l’époque, Amadou Toumani Touré, au Qatar du 22 au 23 novembre 2009 donna une nouvelle dimension à la coopération bilatérale. Cette visite  fut marquée par la signature de plusieurs accords  sur la coopération dans le domaine du tourisme, sur le transport aérien, la non double imposition. Un mémorandum d’entente entre les chambres de commerce et d’industries des deux pays fut signé aussi.

En octobre 2013 (du 21 au 24), le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, effectuait une visite officielle dans l’Emirat. A cette période, le Mali traversait la pire crise de son histoire. Les 2/3 du pays étaient encore sous occupation des groupes armés. L’émir Cheick Hamad Bin Khalifa Al Thani qui a désormais passé la main à son fils, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani avait alors promis que Doha allait s’investir pour aider notre pays à sortir de la crise et l’accompagner économiquement.

Les relations entre le Mali et le Qatar ont donc le mérite de la constance dans les contacts de haut niveau. La visite officielle que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, entreprend aujourd’hui dans le richissime émirat du Golfe marquera sans doute un nouveau tournant dans ces relations. Toutes les conditions sont réunies pour donner une nouvelle impulsion à la coopération bilatérale. Après la crise multiforme qui l’avait mis au banc de la communauté internationale, notre pays revient de loin. Après le rétablissement de l’ordre constitutionnel, il fait son grand retour dans le concert des nations avec des succès diplomatiques incontestables. La présente visite est un signal fort,  témoignant du renouveau de notre politique étrangère. Le chef de l’Etat est accompagné d’une forte délégation comprenant la Première dame Mme Keïta Aminata Maïga, des ministres, des opérateurs économiques. La visite  est conçue en trois volets : politique, économique et humanitaire.

Envoyé spécial 

S. TOGOLA

Qatar : DES MOYENS ET DES AMBITIONS

 

D’une superficie de 11.571 km2, le Qatar est du point de vue étendue l’un des plus petits Etats du monde arabe, mais aussi l’un de ceux dont la situation économique et financière est la plus favorable : troisièmes réserves de gaz, PIB/habitant parmi les plus élevés au monde (100.000 dollars) et plus fort taux de croissance de la région (15 % par an sur la période 2007 à 2011).

Grâce à des ressources considérables, le Qatar joue un rôle nouveau, à forte visibilité, sur la scène internationale. Dans le contexte des printemps arabes, la diplomatie qatarienne a ainsi franchi un nouveau cap dans sa stratégie d’affirmation.

Sa désignation, en décembre 2010 comme pays organisateur de la Coupe du monde de football 2022, et son accession en octobre 2012 au statut de membre associé de l’Organisation internationale de la Francophonie ont contribué à renforcer encore la notoriété du pays.

Long de 160 km et large de 60 à 80 km, le Qatar occupe une position centrale dans le golfe arabo-persique, à mi-distance entre le Chatt el-Arab et le détroit d’Ormuz. Longtemps considérée comme une « terre oubliée de Dieu » tant les conditions naturelles y sont ingrates, la péninsule se compose d’un plateau calcaire peu élevé, atteignant 103 m près de la frontière saoudienne.

Les 550 km de côtes qui ourlent le pays sont très variés, mais présentent toutefois une prédominance de falaises à l’ouest et de côtes basses à l’est.

Le climat y est très aride, et le total annuel des précipitations, d’ailleurs irrégulières, ne dépasse pas 70 mm. À la différence de son voisin le Bahreïn, le Qatar ne dispose pas de sources ou de nappes d’eau souterraines.

Un petit point d’histoire. La péninsule qatarienne n’entre véritablement dans l’Histoire qu’au milieu du 19ème siècle, lorsque Mohammed Al Thani fonde à Doha une dynastie et y établit un pouvoir autonome reconnu par les Britanniques en 1868. La domination anglaise sur le Qatar est consacrée en 1916 par un traité de protectorat : l’Emir, en échange d’une protection spéciale contre des voisins menaçant, accorde à Londres une exclusivité sur les concessions pétrolières.

Le Qatar proclame son indépendance lorsque les Britanniques quittent la région du golfe arabo-persique en 1971. Il devient membre de l’Organisation des Nations Unies et prévoit au départ de se joindre à la fédération des Émirats arabes unis. Il opte finalement pour une indépendance séparée.

Sous la conduite de l’Emir Hamad Al Thani, arrivé au pouvoir en 1995, l’émirat s’est engagé dans un processus progressif d’ouverture politique. La censure sur la presse écrite et audiovisuelle a été levée en 1995, et la Constitution, adoptée en avril 2003, est entrée en vigueur en 2005. Jusqu’à présent nommés, les quarante-cinq membres du Conseil consultatif (Majlis Al Shoura) pourraient être, pour les deux tiers d’entre eux, élus au suffrage universel, l’autre tiers demeurant désigné par l’Emir.

La capitale est Doha et la monnaie utilisée est le riyal qatarien. En 2003, sa population était estimée à 1,9 million d’habitants dont seulement 14% de nationaux.

Afin de renforcer sa visibilité sur la scène internationale, le Qatar s’emploie également à organiser un maximum de forums internationaux (sommet des Nations Unies sur le financement du développement, Conférence internationale sur le dialogue inter-religieux, Conférence des Etats parties à la convention des Nations Unies contre la corruption, 18ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique).

En outre, il investit massivement dans le sport. Sa désignation, le 2 décembre 2010, comme pays organisateur de la Coupe du monde de football 2022 (premier pays arabe à organiser cette compétition) a constitué un important succès. Doha accueillera par ailleurs le championnat du monde de natation en 2014 et la Coupe du monde de handball en 2015.

S. T.

 

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