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Le président de l’ASSEP, Bassidiki Touré lors de la causerie-débat “une vie, une expérience” “Merci à Ramata Dia d’avoir accepté de venir partager votre expérience que nous savons un véritable cas d’école”

Pour un coup d’essai, ce fut vraiment un coup de maitre. La première édition de la causerie-débat dénommée “Une vie, une expérience”, initiée le samedi 3 novembre dernier par l’Association des éditeurs de la presse privée (Assep) dirigée par Bassidiki Touré, a tenu toutes ces promesses. L’invitée du jour, Ramata Dia, promotrice de la radio Guintan et coordinatrice du réseau Finzan-Com a partagé son expérience de vie professionnelle de journaliste avec la nouvelle génération pendant deux heures d’horloge.

L’histoire retiendra désormais que l’invitée de la 1ère édition de la causerie-débat “Une vie, une expérience” de l’Association des éditeurs de la presse privée (Assep) s’appelle Ramata Dia, une doyenne de la presse malienne et promotrice de la radio Guintan. Cela en tant que coordinatrice et fondatrice du réseau Finzan-Com, qui est spécialisé dans la communication à travers les radios rurales et urbaines.

Cette première édition de “Une vie, une expérience” s’est déroulée, le samedi 3 novembre dernier, au siège de l’Assep à l’ACI 2000, en présence d’une centaine de directeurs de publications et de reporters. En plus de l’invitée elle-même, on notait aussi la présence de Mamadou Dabo, fondateur du journal “Zénith-Balé” et professeur dans les écoles de communication, en tant que modérateur et l’ancien maire de la Commune IV, Issa Guindo, actuellement président de la Commission d’attribution des logements sociaux. C’est devant tout ce beau monde que le président de l’Assep, Bassidiki Touré, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue. Il a d’abord rendu un vibrant hommage à notre regretté Tidiane Tangara, arraché à notre affection, il y a quelques mois. “Notre regretté était un grand combattant de la justice et de l’équité. Bref, un engagé de la liberté d’expression et de la presse” dira-t-il, avant d’observer une minute de silence en sa mémoire.

Aux dires du président de l’Assep, cette causerie-débat dénommée “Une vie, une expérience” s’inscrit en droite ligne dans le cadre de l’exécution du Plan d’action de l’Association. “L’Assep nouvelle génération s’est penchée sur son projet de plan d’action qui a été validé par l’ensemble de ses membres. L’activité phare de notre plan d’action est bien la présente : “Une vie, une expérience”. Le but est de donner la parole aux doyennes et doyens de la presse afin de partager leurs expériences avec les directeurs de publication et journalistes que nous sommes. En d’autres termes, il s’agit d’un cadre de partage d’expérience, d’une véritable école, bref d’une bonne opportunité pour nous de la jeune génération qui, au-delà du parcours universitaire, sommes dans un réel besoin d’apprentissage” précise-t-il.

Puis il ajoute : “Une vie, une expérience est et restera ce cadre formel pour nous journalistes de profiter davantage de l’expérience des précurseurs de la presse malienne que sont nos doyens, à qui je rends un vibrant hommage tout en leur faisant part de toute notre gratitude pour les immenses sacrifices dans le cadre de l’avènement et de la promotion de ce noble métier qu’est le journalisme”.

Le président de l’Assep, Bassidiki Touré, a saisi cette opportunité pour rendre aussi un vibrant hommage à Ramata Dia. “Nous avons comme invitée, une doyenne qui n’est plus à présenter. Une amazone, une Niéleni, un soldat de liberté de la presse au Mali, en Afrique et dans le monde, une bibliothèque, une référence, une fierté pour nous autres. Je veux modestement citer la grande sœur Ramata Dia, promotrice de la Radio Guintan. Chère grande sœur, merci d’avoir accepté de venir partager votre expérience que nous savons un véritable cas d’école. Nous ne sommes point surpris de votre disponibilité qui ne nous a jamais fait défaut” a-t-il conclu.

Durant deux heures d’horloge, la conférencière a échangé sans tabou avec les journalistes depuis son enfance jusqu’à ce séjour. Un bel exemple de parcours exceptionnel. En tant que scientifique, Ramata Dia a viré dans le métier de journalisme. “En fait, je devrais être médecin aujourd’hui, mais c’est à cause de la passion que je suis devenue journaliste. En réalité, j’étais trop curieuse à l’enfance. Et pour être journaliste, j’étais obligée de faire un concours d’entrée à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar” a-t-elle rappelé. Après avoir décroché son diplôme de licence en journalisme en 1989, Ramata Dia a bénéficié d’un stage de formation en gestion des programmes de radio parapublique au Canada en 1993. A son retour au bercail, elle a travaillé dans certaines radios comme Liberté, Kayira. Elle est aussi fondatrice du journal satirique “La Cigale Muselée” et de la Revue féminine “Finzan”. Auparavant, elle fut responsable du Développement de programmes de formation et d’organisation des ateliers de formation à Tombouctou, Gao et Kidal et Superviseur des programmes de la campagne de Aecom-Usaid en faveur de la réconciliation nationale.

C’est en exactement en 1996 qu’elle fut responsable de la campagne sur l’implication des femmes dans le processus électoral à la Radio Guintan. En 2002, Ramata Dia fut responsable de la campagne sur l’implication des femmes aux élections par International Fondation of Election System (Ifes) puis responsable de la rencontre internationale des radios de l’Aire Francophone (Riraf) en 2004.

En 2007, elle fut responsable du Programme de formation de l’Ambassade du Canada. Cela dans le cadre de la gestion et de la présentation des conflits par et dans les médias électroniques du Nord Mali.

Ramata Dia est reconnue pour ses engagements depuis 1991 dans le développement économique et social. Elle a une excellente expérience dans le développement et la gestion des programmes de diffusion et de communication orale et écrite.

Face à ces cadets, Ramata Dia a prodigué des conseils. Pour ce faire, elle a mis un accent particulier sur le professionnalisme. Il s’agit bel et bien de faire son travail correctement. Par ailleurs, la conférencière déplore aujourd’hui les conditions de vie des journalistes. Selon elle, l’aide à la presse est dérisoire, comparativement aux autres pays de la sous-région. “L’Etat malien n’accorde aucun crédit à la presse privée. Comment en tant que 3ème pays économique de l’espace Uemoa, le gouvernement malien ne donne que 200 millions de Fcfa à la presse par an. Ce montant aussi a connu une baisse depuis 2012. Au même moment, le Niger offre chaque année 800 millions de Fcfa comme aide à la presse. Même le Burkina traite sa presse plus que le Mali. Il faut que cette situation change. Elle doit changer” dira-t-elle.

Il est nécessaire de rappeler que Ramata Dia est détentrice de plusieurs Prix. Il s’agit du Prix de la Promotion féminine, décerné par le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, du Prix “American African” de l’Université de South Carolina et Citoyenne d’honneur de l’Etat de Oklahoma. En 1992, elle fut invitée officielle du gouvernement américain afin de visiter les Etats-Unis d’Amérique. Cela suite à un article de presse.    

                    El Hadj A.B. HAÏDARA

Source: Aujourd’hui

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