Pour apporter leur analyse sur la situation politico-sécuritaire de notre pays, les responsables de la Coalition des Forces Patriotiques (Cofop) ont animé une conférence de presse, le mercredi 20 mars dernier, dans la salle de conférence de la Maison de la presse. Ils ont mis l’occasion à profit pour se prononcer sur les violations des libertés fondamentales et constitutionnelles, la dégradation du climat social et politique, la dégradation des rapports entre la Cofop et l’ancien Premier ministre Moussa Mara…
Ladite conférence était principalement animée par le président du parti Sadi, l’Honorable Oumar Mariko, en présence du président de la Codem, Housseyni Amion Guindo et plusieurs cadres de la Coalition.
A l’entame de ses propos, le conférencier a dénoncé l’attaque barbare perpétrée contre Dioura, une localité située dans la région de Mopti, occasionnant la mort de plusieurs dizaines de nos braves soldats. Aussi, l’Honorable Oumar Mariko n’a pas manqué de fustiger l’incapacité de l’État à sécuriser les personnes et leurs biens, ainsi que les violations systématiques des libertés fondamentales et constitutionnelles caractérisées par les répressions policières et barbares des manifestations partout à travers le Mali. Selon lui, cette situation contribue à la détérioration du climat social.
A le croire, la Cofop a été victime les répressions policières et barbares à deux reprises. “Nous avons été gazés et maintenant on a arrêté un de nos membres, Alou Badra Dembelé, alors qu’il n’a posé aucun acte pouvant le conduire en prison”, a-t-il déclaré. Le conférencier estime que l’arrestation de Alou Badra Dembélé est une arrestation purement politique. Et de dénoncer la politique de deux poids deux mesures. Aussi, il a saisi l’occasion pour exiger la libération de leur camarade ainsi que de tous les autres détenus y compris le chroniqueur Ras Dial et Assétou Coulibaly.
En se prononçant sur les rencontres d’échanges avec les chefs des partis politiques initiés par le président IBK, le député élu à Kolondieba est formel : “Nous n’allons pas rencontrer le chef de l’État tant que notre camarade reste en prison”.
En ce qui concerne le rapport entre la Cofop et le président du parti Yelema, il dira que la cohabitation est devenue impossible. C’est ainsi qu’il a été décidé de mettre fin à la collaboration avec le président du parti Yelema. Il ajoutera que leur désormais ancien collaborateur, Moussa Mara, adoptait des positions ambiguës et entretenait un double jeu avec eux. Donc, dit-il, sa collaboration n’est pas sincère. A ses dires, les actes de l’ancien Premier ministre que la Cofop n’a pas du tout appréciés sont, entre autres, son refus de boycotter l’écoute à l’Assemblée nationale, le fait qu’il s’est désolidarisé de leur récent communiqué alors que, selon Oumar Mariko, il était représenté lors de la conférence des présidents. Et de renchérir “Que Moussa Mara sache qu’il n’est plus avec nous”. Donc, nous pouvons dire, sans risque de nous tromper, que le divorce est désormais consommé entre le président du parti Yelema, Moussa Mara, et la Cofop.
Pour sa part, le président de la Codem, Housseyni Amion Guindo, s’est prononcé sur la situation actuelle de l’école malienne secouée par une crise sans précédent. Pour l’ancien ministre de l’Éducation nationale, les enseignants sont victimes d’injustice. Car, selon lui, même si la retenue sur le salaire des grévistes est prévue par la loi, il faut l’appliquer sur tous les grévistes et non sur un seul corps. “L’Untm a observé une grève tout récemment, mais personne n’a parlé de retenue. Donc cette retenue du salaire des enseignants est une injustice du moment où elle n’est pas appliquée sur tous les grévistes”, laisse entendre Poulo. Avant d’inviter les autorités à avoir un compromis avec les syndicats pour ne pas mettre en danger l’avenir de millions d’enfants qui sont dans les rues depuis des mois.
Par rapport à la question de la gouvernance, il a indiqué que le Premier ministre n’a posé aucune action pour rassembler les Maliens. Pour lui, la division est la principale action qu’entreprend le Premier ministre, Maiga. “Le chef du gouvernement, Soumeylou Boubeye Maiga, est indexé par les communautés dogon et peulh du centre comme le principal agitateur de la crise qui secoue cette partie de notre pays. Le président de l’Asma a un agenda caché pour 2023 et fait tout dans ce cadre. Pour sortir des problèmes aujourd’hui, il faut à la Primature quelqu’un qui pourra rassembler les Maliens. Ce rassemblement n’est pas possible avec ce Premier ministre. Car, le Fsd, la Cofop, l’Adema Association, nous avons été tous gazés. Notre liberté fondamentale, celui de manifester librement a été violé”, a-t-il soutenu.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali