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Le poker gagnant d’IBK

Coincé entre ses promesses de campagne et les désidératas d’une communauté internationale au chevet d’un Mali à terre dont il a hérité en septembre 2013, IBK joue plutôt bien sa nouvelle présidence.

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“On peut tout faire avec une baïonnette sauf s’assoir dessus” disaient Telleyrand et Napoléon, mais à l’absence de la baïonnette on se sert de la diplomatie.

 

Et c’est ce que fait assez bien le président IBK.

 

Près de 45 années de politiques sécuritaires malavisées et malencontreuses ont eu raison de la baïonnette malienne pourtant maniée en son temps par le président Modibo Keita non pas contre nos frères arabes et touareg du nord du Mali, mais contre la folie séparatiste qui hantait notre nation à l’orée de son indépendance.

 

Nous avons manqué de vision pendant plus de 4 décennies, le résultat a été une mise sous tutelle, de fait, de notre pays au bon vouloir de la communauté internationale.

 

Non, nous n’avons pas perdu notre dignité (loin s’en faut) ni notre identité mais nous avons plutôt perdu notre baïonnette pour un bon moment.

 

Est-ce grave docteur?

 

Pas si grave si nous prenons en remplacement la DCI diplomatie, ce médicament générique bien moins cher mais tout aussi efficace à combattre le mal dans nos murs.

 

L’architecture de la crise sécuritaire est la partie visible d’un iceberg de crise multiforme de société qui capitalise des frustrations nées depuis le temps colon et qui se sont cumulées avec d’autres frustrations du Mali indépendant.

 

La gouvernance chaotique du pays depuis plus de 45 ans en perpétuant une misère humaine inacceptable, chez nous, a attisé comme de l’alcool versé sur du feu, les haines non cicatrisées par le temps.

 

L’avènement du terrorisme islamiste au Sahel et l’existence des trafics multiformes se sont greffés à ce climat de haine perpétuel pour exploser à la face du monde en 2012.

 

Nos amortisseurs sociaux n’ont pas réussi à stopper le raz-de-marée qui a balayé l’État malien sur tout le littoral.

 

Il nous fallait donc aller au delà des ciments traditionnels de notre société pour retrouver une énergie suffisante pour parler de paix là où elle semble impossible.

 

L’enchevêtrement des médiations, l’amoncellement des groupes armés revendicatifs, et l’impératif de préserver un pays un et indivisible, donnaient l’impression d’un chaudron sous les pieds de la communauté internationale abondamment accourue chez nous .

 

IBK dans ce magma de défis a su garder un langage de fermeté sans faire partir nos partenaires qui continuent à croire à la prime des élections de 2013 sinon à la promesse d’une vraie démocratie.

 

Le dialogue difficile qui balbutie dans un numéro d’équilibriste entre frères ennemis de l’Algérie et du Maroc dans le rôle de médiateurs en plus ou en remplacement du Burkina Faso, semble montrer un intérêt sans précédent à la recherche d’une solution durable au problème du nord du Mali.

 

Le mérite d’IBK est que sa fermeté semble accorder plus d’intensité à la prise en compte globale du volet politique en plus du volet sécuritaire par l’entrée dans la médiation du contre poids marocain à l’Algérie et au Burkina.

 

Cela pose un évident problème d’efficacité qui met en compétition nos médiateurs dans la recherche de la paix durable chez nous.

Le levier marocain corrige quelque peu la méfiance du Mnla envers l’Algérie comme elle corrige la méfiance d’IBK envers la médiation de Blaise Compaoré mais il reste peu connaisseur du dossier malien en cours.

Une certaine complémentarité apparaît donc en filigrane entre les médiateurs et entre fraîcheur accommodante et maîtrise du dossier.

Et il y’a plus de chance que l’efficacité du dialogue politique (avec les groupes armés) issu de la compétition de médiateurs sera plus un gage de succès et de stabilité que d’enlisement et de cristallisation de la crise au nord de notre pays.

SOURCE / RADACTION MALI-WEB

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