Le Premier Ministre, Soumeylou Boubéye Maiga a rencontré au QG de l’Alliance électorale Ensemble Pour le Mali (EPM), l’ensemble des présidents des partis membres de l’EPM avec à sa tête Dr Bokary Treta au menu des échanges l’apaisement du climat politique et social et la gestion adéquate des élections législatives.
Au cours de ces échanges entre alliés politiques, le PM Soumeylou Boubèye Maiga a clairement annoncé le report des élections législatives. Un propos qui a beaucoup surpris les responsables des partis politiques présents dans la salle. Autrement dit sans aucune consultation préalable le gouvernement a pris seul la lourde décision de reporter les élections aux calendes grecques.
Report des législatives et risque de vide constitutionnel
« Pour l’agenda des élections législatives, en concertation et en accord avec le Président de la République, nous avons décidé de reporter les élections. Je serai obligé de l’annoncer demain pour que le processus qui est en cours de préparation puisse être suspendu. D’autant plus que les présidents des groupes parlementaires ont demandé à me rencontrer, ce que je vais faire demain. Nous allons devoir revoir le calendrier électoral de manière à parachever le découpage territorial pour que toutes les populations puissent participer aux élections au même moment pour éviter les mécontentements. Je suis en concertation avec la cour constitutionnelle…. », a lâché le Premier ministre Soumeylou Boubéye Maiga.
Une décision jugée unilatérale qui n’est pas de l’avis des responsables de la classe politique de la majorité réunis au sein de l’EPM, Par la voix de leur président Dr Treta a exprimé ses vives inquiétudes face à ce report et les risques qu’ils s’exposent en cas de violation de la constitution dont les pouvoirs publics tirent leur légalité et leur légitimité. Car selon Bokary Treta cette situation hors constitution va affaiblir leur majorité et expose le Président IBK a des manifestations de rues.
« Notre majorité souhaite que notre gouvernement tient ces élections dans le délai constitutionnel. Surtout après l’avis contraignant de la Cour constitutionnelle. Monsieur le premier vous savez bien notre opposition non républicaine a un projet machiavélique pour notre pays. Si d’aventure nous sortions du délai constitutionnel sans encadrement juridique il y a des risques au motif que notre pouvoir ne repose plus sur la constitution. C’est un grand risque dont je voudrais attirer votre attention là-dessus. » a laissé entendre Dr Bokary Treta.
A noter que les députés sont élus pour un mandat de 5 ans, donc le mandat en cours de nos législateurs prend fin le 31 décembre 2018. Le Premier ministre avait émis à la cour constitutionnelle le 10 septembre dernier demandant une prorogation du mandat des députés à l’Assemblée Nationale. Suite à l’irrecevabilité de la demande d’avis qui selon la présidente de la cour Manassa Dagnoko est anticonstitutionnelle. Un avis qui n’est pas du gout du premier ministre plein pouvoir Soumeylou Boubeye Maiga, qui a décidé de convaincre le président de la République IBK, le gardien de la constitution à fermer les yeux et de lui faire confiance dans sa stratégie de reformes institutionnelles qui se feront certainement par ordonnance à défaut de l’Assemblée Nationale.
A suivre…
Habi kaba Diakité
Source: L’Enquêteur