Le Vatican a réuni, jeudi, les dirigeants sud-soudanais pour 24 heures de prière et de prêche à l’intérieur de la résidence du pape, dans le but d’apaiser leurs divisions profondes, alors que le pays s’apprête à mettre en place un gouvernement d’union.

Au terme d’une retraite sans précédent au Vatican jeudi, 11 avril 2019, dans un geste spectaculaire, le pape François s’est agenouillé pour baiser les pieds des dirigeants du Soudan du Sud autrefois ennemis, les pressant de ne pas retourner vers la guerre civile

Le pape leur a cependant demandé de ne pas retourner à la guerre civile. Il a également appelé le président Salva Kiir, son ancien député devenu le chef des rebelles Riek Machar et trois autres vice-présidents à respecter l’accord de paix qu’ils ont signé et à s’engager à former un gouvernement d’union en mai.

« Je vous le demande comme un frère, restez en paix. Je vous le demande avec mon cœur, allons de l’avant. Il y aura de nombreux problèmes, mais ils n’auront pas raison de nous. Résolvez vos problèmes, » a déclaré François.

Les dirigeants soudanais semblaient être abasourdis par le fait que le pape de 82 ans, aidé par des proches, s’agenouille difficilement pour embrasser les chaussures des deux principaux dirigeants opposés et de plusieurs autres personnes présentes dans la salle.

Le Soudan, qui est majoritairement musulman, et son sud, largement chrétien, se sont affrontés pendant des décennies, avant que le Soudan du Sud ne devienne indépendant en 2011. Deux ans plus tard, le Soudan du Sud a plongé dans la guerre civile, après que Kiir, un Dinka, a limogé le vice-président Machar, appartenant lui au groupe ethnique des Nuer. Environ 400.000 personnes sont mortes, et un tiers des 12 millions d’habitants du pays ont été déplacés, provoquant la pire crise de réfugiés d’Afrique depuis le génocide rwandais de 1994.