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Le Nigeria veut devenir une puissance spatiale en Afrique

Le Nigeria est à l’honneur en France cette semaine avec le déplacement dans la capitale française du président Buhari, invité au Forum de Paris pour la paix. La semaine dernière, ce sont les spécialistes nigérians de l’espace qui étaient invités par l’AASO (prononcer AZO), l’African Aeronautics and Space Organisation pour parler développement de la filière spatiale. Abuja a l’ambition de devenir une puissance spatiale en Afrique.

Étoile montante de l’économie africaine, le Nigeria entend aussi briller dans l’espace. Le pays possède un satellite de télécommunication en activité, NigComSat-1R. Il ambitionne d’en acquérir deux autres d’ici à 2025 et pourquoi pas au passage de former un astronaute.

« Nous avons un rêve, une vision, c’est que d’ici à 2025, il y ait un astronaute nigérian. Et ce rêve, je suis persuadée que l’Agence nationale pour le développement et la recherche spatiale du Nigeria va le réaliser. Donc, j’espère que bientôt nous verrons un astronaute nigérian ! », dit Abimbola Alalé, dirige l’opérateur de satellites NigComSat.

Au-delà de ce rêve, Abuja entend saisir toutes les opportunités pour développer son programme spatial, considéré comme un vecteur de développement. Actuellement, l’Afrique dans son ensemble est encore peu dotée en satellites, mais les programmes se multiplient.

L’ingénieur spatial, Sekou Ouedraogo est le fondateur de l’AASO, une association de promotion du secteur spatial africain. Il explique que « quarante-trois satellites ont été lancés depuis 1998. Il existe une vingtaine d’agences ou d’institutions [africaines, NDLR] qui travaillent au niveau du spatial. On a une augmentation des lancements spatiaux de 350 % ces cinq dernières années. Il existe donc un véritable effet d’entraînement. L’Agence spatiale africaine vient d’être dotée de murs, et 2022 sera l’année du lancement officiel de cette agence. »

Mutualiser les moyens

L’Agence spatiale africaine servira à mutualiser les moyens, mais ne remplacera pas pour autant les programmes nationaux. Et pour beaucoup de pays se pose la question des conditions à réunir pour se doter d’un vrai programme spatial. Réponse avec Pacôme Révillon, PDG d’Euroconsult, société spécialisée dans le conseil aux États et aux entreprises du secteur.

« La compétence technologique ou la présence d’un pôle universitaire peuvent être importantes pour permettre l’éclosion d’activités spatiales. Ensuite, nous voyons davantage de pays créer des agences spatiales afin de mettre en place une stratégie de moyen et long terme. Ensuite, forcément, la mise à disposition de budgets relativement stables est importante pour les activités spatiales qui courent toujours sur des programmes pluriannuels. »

Pour Pacôme Révillon comme pour Abimbola Alalé, l’avenir de l’espace africain passe par la mutualisation des programmes et des moyens. Aucun pays ne possède les capacités financière et technique pour être autonome, du pas de tir, au lanceur, en passant par les satellites. Mais ensemble au sein de la nouvelle Agence spatiale africaine, ce rêve est à portée de main.

RFI

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