La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui, exprime le ministre, concerne en même temps les journées ‘’presse et justice’’ et l’ouverture de l’atelier de formation sur la cybercriminalité à l’intention des membres de la Maison de la presse (journalistes).A cet effet, énonce-t-il, le choix portant sur la cybercriminalité comme thème n’est pas fortuit. Il s’explique par le fait que l’évolution technique et technologique du monde d’aujourd’hui est devenue un véritable village planétaire qui domine le temps et l’espace. Pour le ministre Kassogué, l’évolution technique et technologique s’est révélée être un boulevard « pour les activités criminelles de toutes natures, à travers souvent des bandes organisées pouvant défier la puissance des Etats ». Le Mali n’échappe pas à cette réalité d’un monde victime de ses propres prouesses techniques et technologiques, quand on sait que l’une des préoccupations actuelles majeures des populations reste l’utilisation à outrance des réseaux sociaux, explique le ministre. Aux hommes de médias, Mamoudou Kassogué allègue que certains individus se servent, de plus en plus, de ces réseaux sociaux pour s’en prendre à d’autres citoyens. Par leur mauvaise utilisation, ces utilisateurs (cybercriminels) de toiles portent atteinte à la dignité des autres citoyens. Ils portent atteinte à leur honneur, à leurs biens, ainsi qu’à la vie d’autrui. Chose qui n’est pas normale et qui, à comprendre le discours du ministre, doit être réprimée par des voies légales. Selon lui, la gravité et l’ampleur de ce phénomène ont conduit le législateur malien à adopter la loi N°2019-056 du 5 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité. Cette loi a fait évoluer énormément de concepts, et a permis, explique-t-il aux journalistes, de combler les insuffisances du code pénal et la loi N°00-046/AN-RM du 7 juillet 2000 portant régime de presse et délit de presse au Mali. Fléau des nouveaux médias digitaux, la cybercriminalité désigne toutes ces activités illégales menées à l’aide de la technologie, définit le nouveau Garde des Sceaux.
Venu pour sensibiliser et décortiquer les dangers liés au mauvais usage de l’internet, M. Kassogué a voulu clarifier ceci aux journalistes : « Par les moyens dont ils disposent, et souvent par leur organisation, les cybers délinquants constituent une réelle menace pour la paix, la cohésion sociale, et les bonnes mœurs de notre pays ». Ensemble, ajoute-t-il, il nous revient de lutter efficacement contre les cybers criminels, afin de protéger et de préserver l’ordre public, les droits et les libertés des citoyens du Mali. Certes cette lutte interpelle les pouvoirs publics en premier lieu, mais elle importe, suivant les précisions du ministre, la mobilisation et la sensibilisation de tous. Cela, de façon individuelle ou organisée, a fait comprendre le ministre. La cybercriminalité dont les formes se manifestent de façon diverse et complexe infecte et affecte, poursuit-il, le secteur médiatique. Cela, au point d’être un fléau qui gangrène ce noble métier qui reste le journalisme, lit-on dans son discours. Et d’interpeller les uns et les autres : « C’est en cela que les professionnels de médias doivent se mobiliser pour jouer pleinement leur rôle, aux côtés de l’Etat, afin de soustraire des nids criminogènes entretenus et organisés par des cybers délinquants ».En substance, le ministre déclare qu’il s’agit là de trouver des voies et moyens permettant aux organes médiatiques de mener des activités à travers l’utilisation des plateformes offertes par les nouvelles technologiques, mais dans un cadre beaucoup plus sécurisé non seulement pour les médias, mais aussi pour les usagers et les citoyens. Sans langue de bois, il a également saisi cette occasion pour expliquer que le pays traverse une période difficile. Et de rassurer que des décisions idoines ont été prises par les autorités pour répondre aux aspirations du peuple.
Mamadou Diarra