Revendiquant le poste du 1er Ministre pour la formation du futur Gouvernement d’union nationale, le Rassemblement pour le Mali (RPM) fragilise son président – fondateur, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui vient de renouveler sa confiance à Dr Boubou Cissé.
Une délégation du Bureau politique national du RPM comprenant Bokary Tréta, Nankouma Keïta, Me Baber Gano, Dr Adbramane Sylla, Honorable Mamadou Diarrassouba et Mme Djiré Djénéba Diarra a été reçue le 25 juillet dernier à 17 heures à Sébénicoro par le président de la République, IBK. Au cœur des échanges : la situation sociopolitique.
Dans le document de 5 pages intitulé « position du bureau politique national du Rpm exposée au président de la République IBK lors de la rencontre du samedi 25 juillet 2020 et mémorandum du RPM », les Tisserands soutiennent paradoxalement une chose et son contraire. Le Parti partage la position de la Cedeao sur la recomposition de la Cour Constitutionnelle pour une révision de l’arrêt de l’institution au second tour des élections législatives concernant les 30 sièges des députés à l’Assemblée nationale. En même temps, le RPM exprime sa position clairement favorable aux partielles.
« Le M5-RFP espère dans sa tentative de dissolution de l’Assemblée nationale de reconquérir une légitimité auprès du peuple et de déstabiliser le pouvoir par l’accaparement de l’Assemblée nationale à travers une constituante et l’organisation d’une conférence nationale dont les résolutions vont s’imposer au Président de la République par l’écourtement du mandat et la révision constitutionnelle pour y insérer des dispositions renforçant la «charia» et l’Etat Islamique », peut-on lire dans le document. La RPM, ajoute-t-il, s’oppose au choix du Premier ministre dans les rangs de l’opposition.
Une première depuis 2013….
Dans le mémorandum de 3 pages adressés au président-fondateur, le RPM à travers son bureau politique national réclame son statut de parti majoritaire et revendique le poste du 1er Ministre pour la formation du futur Gouvernement d’union nationale en considération des recommandations et résolutions issues du DNI. Il s’oppose à toute dissolution de l’Assemblée nationale et exprime son soutien indéfectible au président de la République IBK pour la mise en œuvre de toutes ses offres et décisions ainsi que des recommandations actuelles et futures de la CEDEAO pour les résolutions de sortie de crise. Le Bureau politique national du RPM s’engage à garantir au Président IBK dans les règles de la loyauté et de la confiance la stabilité des institutions de la République, l’apaisement du climat politique et social, le fonctionnement des services publics et réclame pour parvenir à ces fins la gestion du pouvoir et des institutions de la République. Il soutient l’offre politique du rassemblement national proposé par le président IBK et s’engage à sa mise en œuvre efficiente et efficace avec l’ensemble des forces politiques et sociales de la crise sociopolitique dans la sincérité, la confiance et la loyauté. C’est la première fois, depuis 2013, que le RPM revendique officiellement la Primature. Cette sortie du BPN risque de fragiliser davantage le Président IBK qui fait face au mouvement de contestation réclamant sa démission. Et surtout que le chef de l’Etat a profité du premier conseil des ministres de son gouvernement de crise pour confier les commandes de la majorité présidentielle au Premier ministre, Chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé. Que va-t-il donc se passer ? Dr Bocary Tréta et ses camarades se trompent-ils du combat en ces moments d’incertitudes ? Le Président IBK cédera-t-il aux injonctions de ses camarades politiques ? Le RPM va-t-il adopter une motion de censure contre le Premier ministre Dr Boubou Cissé et son gouvernement ?
B.Siby
Source: Le Challenger